Dimanche 15 Novembre 2020 – Homélie

Dimanche 15 Novembre 2020 – Homélie

XXXIIIème dimanche du temps ordinaire – Année A

« Seigneur, tu m’as confié cinq talents, voilà, j’en ai gagné cinq autres. »

« Très bien, serviteur bon et fidèle ; entre dans la joie de ton maître. »

Frères et sœurs, l’année liturgique va bientôt s’achever avec la célébration dimanche prochain du 34e dimanche appelé dimanche du Christ Roi de l’univers. Aujourd’hui, les textes de la liturgie nous invitent à faire le bilan du temps écoulé. Avons-nous été de bons et fidèles serviteurs et servantes dans la vigne du Seigneur en mettant nos talents au service de la communauté et au service de nos familles respectives ?

Oui, la parabole des talents que nous venons d’entendre, complète la parabole des dix jeunes filles que nous avions entendu dimanche dernier dont cinq étaient prévoyantes et cinq non prévoyantes, car pour être prêt pour rencontrer le Seigneur il faut faire fructifier ses talents et demeurer vigilant comme les cinq filles prévoyantes. Nous ne devons pas être inactifs comme nous le rappelait tout à l’heure l’Apôtre Paul dans la deuxième lecture. Ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres en faisant fructifier nos talents reçus, en gardant nos lampes allumées, afin de mériter d’être rangés parmi les bons et fidèles serviteurs et servantes, comme les deux personnes à qui Dieu a confié ses talents et comme l’ont été ces cinq filles prévoyantes, et non comme cet homme qui a préféré garder son talent et ces cinq filles non prévoyantes.

Oui, ce maître qui confie les talents à ces trois personnes, c’est Dieu lui-même qui nous confie des talents à faire fructifier, non pour notre propre gloire mais pour le service des autres. Oui, Dieu a confié à chacun de nous des talents et certains ont mis leurs talents au service de la communauté, au service de leurs frères, soit dans la catéchèse, dans l’animation liturgique, dans l’accueil, dans les œuvres de charité, dans l’accompagnement des familles en deuil, dans l’aumônerie, dans l’éveil de la foi etc… . Ce sont tous ces talents que Dieu nous demande de faire fructifier pour le service des autres. « Seigneur tu m’as confié cinq talents j’en ai gagné cinq autres, tu m’en as confié deux, j’en ai gagné deux autres. » disent ces deux personnes qui ont su faire confiance en faisant fructifier leurs talents au lieu de les garder pour eux-mêmes comme celui qui a refusé de faire fructifier son talent. Oui, chacun de nous possède des talents et c’est à chacun de les faire fructifier selon ses charismes pour le bien de tous. Et ces talents sont multiples et personne n’a le droit de dire qu’il ne peut rien apporter aux autres. Ne soyons pas comme ce troisième personnage qui ne fait rien pour faire fructifier son talent pour le service des autres et de la communauté, ne manquons pas de confiance en Dieu, qui généreusement nous confie des talents et qui veut que nous prenions des initiatives pour les faire fructifier pour le service de nos frères et de la communauté.

Faisons preuve d’audace, de courage et de générosité, pour faire fructifier les talents reçus de Dieu gratuitement, car il a confiance en nous, car il sait que nous sommes capables de grandes choses, il suffit seulement d’y croire, que tout est possible pour ceux qui acceptent de lui faire confiance. Voilà comment nous pouvons faire fructifier les talents que Dieu nous a donnés.

Oui, frères et sœurs, toutes nos tâches humaines, toutes nos responsabilités familiales, ecclésiales, professionnelles, politiques, syndicales, sont des talents que Dieu nous confie et nous avons le devoir d’être de bons et fidèles serviteurs et servantes à la manière de ces deux personnes qui ont su faire confiance en Dieu en faisant fructifier leurs talents. Ne demeurons pas inactifs et centrés sur nous-mêmes comme ce troisième homme ou comme ces cinq filles non prévoyantes qui n’ont pas été vigilantes pour accueillir le maître à son arrivée. Fructifions nos différents talents au service de nos frères afin d’être parmi les bons et fidèles serviteurs et servantes et d’entendre un jour le maître nous dire : « Entre dans la joie de ton maître, car tu as été fidèle pour peu de choses. » Que le Seigneur nous accorde cette grâce de pouvoir toujours faire fructifier nos talents pour le service de nos frères à travers les petits actes que nous accomplissons au quotidien de notre vie sans se laisser rebuter par les critiques des autres ou par l’échec de telle ou telle activité, mais être toujours animé par la confiance en Dieu. Alors n’ayons pas peur de faire fructifier nos talents pour pouvoir dire un jour, quand nous serons face à notre Père : « Tu m’avais confié cinq talents, tu m’avais confié la responsabilité d’être père ou mère de famille, d’être prêtre, médecin, infirmier, responsable de communauté ou d’associations, chauffeur de taxi, boulanger etc … . J’ai fait mon devoir avec mes qualités et mes défauts, voilà ce que je t’apporte Seigneur. Quelle joie de nous entendre dire par Dieu : « Bon et fidèle serviteur, servante, entre dans la joie de ton maître. » Qu’il en soit ainsi pour les siècles des siècles.

A M E N

Père Rémi

Dimanche 8 Novembre 2020 – Homélie

Dimanche 8 Novembre 2020 – Homélie

XXXIIème dimanche du temps ordinaire – Année A

En ce dimanche, la seconde lecture nous parle des défunts. Tout au long de ce mois de novembre, nous les portons dans notre prière. C’était la grande préoccupation des chrétiens de Thessalonique ; il y a eu beaucoup de deuils chez eux. Les membres de cette communauté éprouvent un chagrin que l’espérance de la résurrection semble ne pas transfigurer. Pour dissiper leurs préoccupations et leurs inquiétudes, Paul leur explique que la mort n’est pas un obstacle. Il leur ouvre les yeux sur ce qui se passe après la mort : nous serons pour toujours avec le Seigneur. Il ne s’agit pas d’une vague survie ni d’une réincarnation. Notre espérance en Jésus ressuscité s’enracine dans le témoignage des apôtres qui ont donné leur vie pour lui.

L’Évangile nous indique les conditions à remplir pour entrer avec Jésus dans la gloire céleste. Le Seigneur compare le Royaume des cieux à un groupe de jeunes filles qui se prépare à la célébration des noces. Lui-même se compare à l’époux qui est attendu. Ces jeunes filles doivent veiller pour partager la joie de la fête. Le moment venu, le cortège nuptial devait s’avancer avec des lampes allumées. C’est une manière de dire que nous nous préparons à cette grande rencontre en gardant notre cœur en état d’éveil.

Cette lampe qui doit rester allumée, c’est celle de notre foi et de notre amour. Au jour de notre baptême, nous avons reçu un cadeau extraordinaire. Mais ce cadeau, c’est un peu comme le téléphone portable : il faut le recharger chaque jour, sinon il ne sert plus à rien. Si nous voulons que notre vie porte du fruit, nous avons besoin d’être reliés au Christ. L’huile qui ne doit jamais manquer c’est la prière, la Parole de Dieu, les sacrements. Si nous n’avons pas cette huile, notre lampe s’éteint, notre vie ne porte pas de fruit.

L’histoire de ces jeunes filles prévoyantes et imprévoyantes nous fait penser à une autre parabole de l’Évangile : il s’agit de cet homme prévoyant qui écoute la Parole de Dieu et qui la met en pratique. Il est comparable à un homme qui a bâti sa maison sur le roc et qui ne craint ni le vent ni les torrents. Par contre, l’insensé, l’insouciant qui a construit sur le sable s’expose à la ruine. Au lieu de construire sa vie sur Dieu, il a construit sur des valeurs qui n’en sont pas. Il nous fait penser à celui qui dit : “Quand j’aurai du temps, il faudra que je remette de l’ordre dans ma vie.” Pourquoi remettre à “quand j’aurai du temps” ou à “quand je serai à la retraite ?”

Cet Évangile nous renvoie donc à notre vie : de quel côté sommes-nous ? Des prévoyants ou des insensés ? L’insensé a construit sa vie sur du sable. Il est victime de la folie de celui qui s’oppose à Dieu et qui l’a mis en dehors de sa vie. Il s’est détourné de Dieu. Les sages, les prévoyants sont ceux et celles qui ont choisi de s’installer dans la fidélité. Ils se sont nourris de la Parole de Dieu et des sacrements. Ils se sont donnés du temps pour la prière.

La première lecture est extraite du livre de la Sagesse. Elle nous donne le témoignage d’un croyant qui chante sa foi. À la lumière de l’Évangile, nous comprenons que la Sagesse dont il est question, c’est le Christ lui-même. Il apporte à tous ceux qui le cherchent lumière, joie et espérance. Il illumine notre vie et nous montre le chemin. Le Christ nous rend capables de l’accueillir lorsqu’il se présente dans notre vie. Il se présente chaque jour et nous sommes invités à l’accueillir avec amour et prévenance. Notre foi doit être une recherche, un désir de Dieu, une ouverture de nous-mêmes qui nous remet en route chaque jour.

La liturgie de ce dimanche nous rappelle que c’est l’amour de Dieu qui doit imprégner notre vie. C’est ainsi que nous entretenons notre désir de Dieu et de son Royaume. Cette provision d’huile précieuse nous est offerte chaque dimanche à la messe. La Parole de Dieu et l’Eucharistie sont une nourriture qui nous permet de rester en état de veille. C’est chaque jour que le Seigneur vient à notre rencontre pour nous modeler à son image. En ce jour, nous le supplions : “Toi qui es Lumière, Toi qui es l’Amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour”.

A M E N

Père Henri

Dimanche 27 septembre  – Homélie

Dimanche 27 septembre – Homélie

XXVIème dimanche du temps ordinaire – Année A

« Lequel des deux a fait la volonté du père ? »

Aujourd’hui, nous contemplons le Père propriétaire de la vigne, demander à chacun de ses deux fils :

Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne (Mt 21,29).

Mt 21, 29

L’un dit « oui » et n’y va pas. L’autre dit « non » mais il y va. Ni l’un ni l’autre ne respecte sa parole.

C’est certain, que celui qui dit oui et reste à la maison ne prétend pas tromper son père. Ce doit être par paresse, mais non seulement « paresse de faire quelque chose » mais paresse d’y réfléchir également. Sa devise: « Moi je m’en fous de ce que j’ai dit hier ».

Celui qui dit « non », se sent concerné par ce qu’il a dit hier. Il se repent de son arrogance envers son père. De sa douleur il prend le courage de rectifier ce qu’il a fait. Il rectifie ses fausses paroles avec un geste vrai. « Errarre, Humanum est » ? C’est vrai mais ce qui est encore humain – et plus conforme à notre vérité intérieure – c’est de rectifier. Même si cela nous coûte, car cela signifie s’humilier, écraser la vanité et l’orgueil. Cela nous est déjà peut-être arrivé de corriger une action précipitée, un jugement téméraire, une évaluation injuste… et après avec un soupir de soulagement se dire: Merci Seigneur!

Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu.

Mt 21, 31

Saint Jean Chrysostome souligne la psychologie parfaite du Seigneur devant ses « grands-prêtres »: « Il ne leur dit pas directement: ‘pourquoi n’avez vous pas cru en Jean?’, mais, ce qui est encore plus pointu, il les confronte aux publicains et prostituées. Ainsi il leur reproche, avec la force frappante des faits, leur malice dans leur comportement marqué par l’entêtement humain et vantardise ».

En se mettant dans la scène, nous regretterons peut-être l’absence d’un troisième fils, d’un ton moyen, dans lequel il nous serait facile de nous reconnaître et nous demanderions pardon avec honte. Celui-là nous nous l’inventons – avec la permission du Seigneur – et nous l’entendons répondre au Père: ‘Il se peut que oui, mais il se peut que non’. Et certains disent avoir entendu à la fin: ‘…c’est le plus probable mais qui sait’.

A M E N

Père Maguimey

Dimanche 13 septembre 2020 – Homélie

Dimanche 13 septembre 2020 – Homélie

24ème dimanche du temps ordinaire – Année A

« Combien de fois dois-je lui pardonner ? »

Aujourd’hui, dans l’Évangile, Pierre consulte Jésus sur un sujet très concret qui suit hébergé dans le cœur de beaucoup de personnes : il demande par la limite du pardon. La réponse consiste en ce que la dite limite n’existe pas :

Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept

Mt 18, 22

Pour expliquer cette réalité, Jésus emploie une parabole. La question du roi centre le sujet de la parabole :

Ne devais-tu pas aussi compatir à ton compagnon, de la même façon que j’ai compati à toi ?

Mt 18, 33

Le pardon est un don, une grâce qui procède de l’amour et la miséricorde de Dieu. Pour Jésus, le pardon n’a pas de limites, chaque fois que le repentir est sincère et véridique. Mais il exige ouvrir le cœur à la conversion, c’est-à-dire, agir avec les autres selon les critères de Dieu.

Le grave péché nous écarte du Dieu (cf. « Catéchisme de l’Église Catholique » n. 1470). Le véhicule ordinaire pour recevoir le pardon de ce grave péché de la part du Dieu est le sacrement de la Pénitence, et l’acte du pénitent que la couronne est la satisfaction. Les propres œuvres qui manifestent la satisfaction sont le signe de l’engagement personnel — que le chrétien a assumé devant Dieu — de commencer une nouvelle existence, en réparant dans le possible les dommages causés au prochain.

Il ne peut pas y avoir un pardon du péché sans un genre de satisfaction, dont la fin est :

  1. Éviter de glisser vers d’autres plus graves péchés ;
  2. Repousser le péché (puisque les peines satisfaisantes sont comme un frein et font le pénitent plus prudent et vigilant) ;
  3. Enlever avec les actes vertueux les habitudes mauvaises contractés avec le mal vivre ;
  4. Assimiler à Christ.

A M E N

Père Maguimey

Dimanche 30 août 2020 – Homélie

Dimanche 30 août 2020 – Homélie

XXIIème dimanche du temps 2020 – Année A

« Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive »

Aujourd’hui, nous contemplons Pierre – figure emblématique, un grand témoin et maître de la foi – comme un homme en chair et en os, avec ses défauts et faiblesses comme chacun de nous. Il faut remercier les évangélistes de nous avoir présenté les personnalités des premiers disciples de Jésus avec beaucoup de réalisme. Pierre qui fait la profession de foi par excellence comme nous l’avons vu dans l’Évangile XXI et qui mérite un grand éloge de la part du Seigneur ainsi que la promesse d’autorité suprême au sein de l’Église (cf. Mt 16, 16-19) reçoit cette fois-ci une sévère réprimande de la part de Jésus, car en effet, sur le parcours de la foi, il a encore beaucoup à apprendre :

Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route ; tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes

Mt 16, 23

Entendre la réprimande que Jésus fait à Pierre nous donne une bonne motivation pour faire un examen de conscience sur notre façon d’être chrétiens. Sommes-nous vraiment fidèles aux enseignements de Jésus ? Au point de penser réellement comme Dieu, ou est-ce que nous façonnons nos pensées et critères en fonction de ceux du monde ? Tout au long de l’histoire, les fils de l’Église sont tombés dans la tentation de penser à la manière du monde, de s’appuyer sur les richesses matérielles, de chercher avec ardeur le pouvoir politique et le prestige social, et parfois les intérêts mondains les motivent plus que l’esprit de l’Évangile. Face à cela, la question revient :

Quel avantage en effet un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il le paye de sa vie ?

Mt 16, 26

Après avoir mis les choses au point, Jésus nous apprend ce que penser comme Dieu veut dire : aimer, avec tout ce que cela comporte comme renoncement de soi pour le bien du prochain. C’est pour cela que le chemin pour suivre le Christ passe par la croix. C’est un chemin de tendresse car « avec la présence d’un ami et capitaine aussi bon que Jésus, qui s’est mis à l’avant-garde de la souffrance nous pouvons tout endurer : Il nous aide et nous encourage, Il ne nous fait jamais défaut, Il est un vrai ami » (Ste Thérèse d’Avila). Et, quand la croix est symbole d’amour sincère elle devient lumineuse et symbole de salut.

A M E N

Père Maguimey

Dimanche 23 Août 2020 – Homélie

Dimanche 23 Août 2020 – Homélie

XXIème dimanche du temps ordinaire – Année A

« Pour vous, qui suis-je ? »

Chers frères et sœurs, fils et filles bien aimés de Dieu,

Le choc est grand d’entrer dans les textes de ce dimanche par cette phrase : « Je vais te chasser de ton poste, t’expulser de ta place ». Venant de Dieu une telle déclaration, il y a de quoi être déboussolé, nous qui imaginons que la miséricorde de Dieu est tellement insondable et infinie au point où il lui est impossible de nous retirer la grâce qu’il nous a donnée. S’il est certain que Dieu, après avoir fait un don à l’homme ne saurait le lui retirer parce qu’il n’agit pas à la manière des hommes, il est aussi vrai que la grâce est accordée pour une mission. Et dans cette vision divine, lorsque la mission n’est pas accomplie selon le plan de Dieu, ce dernier soucieux de sauver l’humanité, suscite un autre pour réaliser son plan.  C’est la scène à laquelle nous assistons dans cette première lecture. Shebna n’est plus digne de la place qu’il occupe. Dieu choisit alors Eliyaquim pour le remplacer. Celui qui est remplacé perd tout, absolument tout. Tous les signes de ses attributs sont remis à Eliyaquim : tunique, écharpes ainsi que ses pouvoirs, ce dont il est pourvu pour agir efficacement. Le chef indigne a été arraché et chassé.

En méditant sur ce texte, nous devons tous faire attention à la manière dont nous gouvernons, dont nous exerçons nos responsabilités chacun selon son domaine, nous qui prenons des décisions sans appel. L’œuvre qui est l’édification du règne de Dieu dans nos patries, dans nos entreprises, dans nos familles, dans nos paroisses partout où chacun de nous exerce une parcelle de responsabilité est une œuvre gigantesque. L’on ne saurait alors l’accomplir à sa manière à soi. Qui doit en assumer la responsabilité doit avoir la droiture, la rectitude, l’humilité et la crainte de Dieu. Eliyaquim le nouvel élu, préfigurant le Christ, aura la disposition spirituelle et morale pour diriger un peuple, pour l’engendrer et l’insérer dans la fidélité à Dieu et dans le bonheur.

L’Évangile nous révèle l’héritier du trône de David. Il ne sera pas chassé puisque son règne est éternel. Il est la concrétisation et la manifestation de l’amour infini du Père pour l’humanité. La révolution qu’il introduit dans le monde n’est pas celle de la suprématie à la manière du monde. Elle n’est pas le triomphe d’un groupe ou d’une personne sur les autres. Jésus vient rendre Dieu présent en chaque homme et nous donner les moyens de triompher dans la lutte du bien contre le mal. Faisant le point de sa mission, il pose une question à ses disciples : « au dire des gens qui est le Fils de l’homme ? » Face à la diversité des réponses liées à des personnages de l’Ancien Testament et ne voulant pas que son identité soit ensevelie dans les décombres de l’histoire, Jésus repose la question directement à ses disciples comme à chacun de nous aujourd’hui : « pour vous, qui suis-je ? » Pierre donne la réponse la plus probante qui jaillit de son expérience avec le Christ et révèle la perspicacité spirituelle de la vision qu’il a du Fils de l’homme.

Fils et filles bien aimés de Dieu, dans notre monde où pullulent des gens improvisés pasteurs pour parler de Jésus, un monde où l’évangile de la prospérité et du bonheur est annoncé sans aucune référence à la croix, à chacun de nous le Seigneur pose la même question : « pour vous qui suis-je ? » Il ne s’agira pas de donner seulement une réponse catéchétique mais plutôt et surtout une réponse qui découlera de notre expérience de foi. Plaise à Dieu que la nôtre entre dans le sillage tracé par l’apôtre Pierre qui vient d’être investi comme Eliyaquim dans la première lecture. Pierre devient le chef de cette institution divine que rien ne peut détruire. Satan, ses disciples et la part de connivence qu’il trouve en chacun de nous ne saurait faire chavirer l’Église.

Daigne le Seigneur nous donner la grâce d’être à l’écoute de son Église pour que notre vie soit une réponse à cette question qu’il nous pose : « Pour vous, qui suis-je ? »

A M E N

Père Pascal

Dimanche 2 Août 2020 – Homélie

Dimanche 2 Août 2020 – Homélie

XVIIIème dimanche ordinaire – Année A

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

Frères et sœurs, depuis plus de trois dimanches nous méditons les paraboles de Jésus où il nous fait comprendre la réalité du royaume des cieux comparable à un semeur, à une graine de moutarde, à un trésor caché, à une perle précieuse, et à un filet qu’on jette à la mer.

Aujourd’hui, Jésus poursuit cette annonce du royaume en enseignant les foules nombreuses venues pour l’écouter. Dans cette annonce, Jésus a eu pitié des foules parce qu’elles n’ont rien à manger et il sollicite l’apport des Apôtres. « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Jésus veut associer les Apôtres à combler la faim de cette foule de gens venus se nourrir de sa parole. Il ne se contente pas de nourrir de la parole, mais va les nourrir du pain qui rassasie les corps pour ne pas qu’ils défaillent sur la route. Souvenez-vous des vœux que nous échangions entre nous au premier Janvier. Une bonne santé, mais aussi la paix et la justice. On se souhaitait de garder confiance et espérance pour la nouvelle année. A travers tous ces vœux que nous échangeons, nous discernons facilement ce dont les gens ont faim autour de nous : faim d’espérance, comme cette foule que Jésus nourrit, faim de retrouver de vraies raisons de vivre, de retrouver le goût et la joie de vivre. Alors qu’attendent-ils ces gens, cette foule affamée que Jésus nourrit ? Qu’attendent-ils de nous aujourd’hui ? Pas tellement des préoccupations dogmatiques sur ce qu’il faut croire ! Ce que les gens attendent de nous chrétiens aujourd’hui, c’est que nous leur redonnions le goût de vivre, le courage et l’espérance au milieu des tâches quotidiennes, même dans les moments de détresse et d’angoisse comme ceux que nous venons de vivre avec cette pandémie, ce que les gens attendent de nous chrétiens, c’est le pain de l’amitié, le pain du courage et de la joie, le pain du sourire, le pain de la fraternité et de l’écoute mutuelle, ils attendent que nous les aidions à découvrir la joie d’aimer, la joie du partage et l’entraide, la joie du pardon et de la réconciliation, la joie du savoir vivre ensemble, même entre les gens très différents les uns les autres. « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » nous dit Jésus. Oui, le récit de la multiplication des pains nous engage personnellement avec Jésus dans cette quête de la compassion pour le service de nos frères, car si Jésus est venu vivre avec nous une vie d’homme comme la nôtre, ce n’est pas simplement pour nous distribuer de quoi manger, mais c’est pour répondre à nos faims humaines les plus profondes, c’est pour répondre aux questions essentielles de la vie au milieu de tout ce qui nous bouleverse, et Jésus nous dit aujourd’hui à chacun de nous : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Répondez vous-mêmes à leurs attentes, à leur faim.

Et comment cela ? Soyez vous-mêmes, par votre manière de vivre, les signes d’espérance et de courage au milieu de vos tâches quotidiennes. Soyez vous-mêmes les signes de la Bonne Nouvelle que Jésus vous a apportée et dont vous vivez vous-mêmes. Oui frères et sœurs, c’est notre foi en Dieu et en Jésus Christ qui alimente sans cesse en nous le goût de vivre, la joie de vivre, il faut que ça se voit et que votre esprit de charité et de solidarité redonne confiance à ceux qui sont seuls, à ceux qui sont découragés ou déçus, il faut qu’ils reconnaissent à travers vous chrétiens les signes que Dieu est là tout prêt, et qu’il les aime.

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Les gens d’aujourd’hui et ceux du temps des Apôtres ont faim d’aimer et d’être aimé, ils ont faim d’être reconnus dans leur dignité d’hommes et de femmes, ils ont soif de découvrir la source invisible qui fait jaillir en nous la joie de vivre.

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

Comme jadis à ses Apôtres, Jésus nous dit de répondre aux attentes de toutes ces personnes qui sollicitent notre solidarité et notre soutien dans un monde où tout est individuel. Alors obéissons à la parole de Dieu, non seulement nous donnons, mais nous partageons le pain de vie qu’est le Christ, car rien ne pourra nous séparer de lui, lui, le pain qui se donne par amour.

Alors sommes-nous prêts à collaborer avec Jésus pour nourrir par la parole ceux qui sont affamés spirituellement et qui cherchent un sens à leur vie ? Sommes-nous prêts à donner à manger à ceux qui ont faim matériellement en venant à leur aide par notre solidarité et notre fraternité ?  Beaucoup l’ont fait durant cette période de pandémie en nourrissant et en se rendant proches de ceux qui souffrent.

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Que cette parole du Christ nous interpelle et nous incite à être plus solidaires et plus fraternels entre nous, en étant sensibles à ceux qui souffrent spirituellement et matériellement dans notre communauté. Soyons les uns pour les autres les signes d’espérance pour relever, soutenir et compatir, comme le Christ l’a fait avec cette foule de gens il y a de cela 2000 ans. Ayons ce regard du Christ compatissant à l’égard de toute personne créée à l’image et la ressemblance de Dieu, à  lui la gloire pour les siècles des siècles.

A M E N

Dimanche 19 juillet 2020 – Homélie

Dimanche 19 juillet 2020 – Homélie

XVIème dimanche du temps ordinaire – Année A

« Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient qu’il y a de l’ivraie ? Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson. »

Frères et sœurs, après la parabole de la semence que nous avons méditée dimanche dernier, voici celle du bon grain et de l’ivraie. Jésus y compare le royaume de Dieu à un champ de blé dans lequel les mauvaises herbes, l’ivraie, croissent à côté de bon grain, le mal et le bien.

En effet, à travers cette parabole, nous constatons qu’autour de nous et en nous, sont mêlés le bien et le mal. L’attitude à adopter devant ces deux réalités du bien et du mal, c’est celle de Dieu qui laisse grandir l’un à côté de l’autre jusqu’au temps de la moisson, le bon grain et l’ivraie. Et cette attitude de Dieu, c’est la compréhension, la patience et la confiance. « Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson. » L’auteur du livre de la Sagesse nous dit que Dieu juge avec indulgence et qu’il gouverne avec beaucoup de ménagement, car il offre toujours une occasion de repentir pour celui qui se tourne vers lui. Cette attitude de compréhension, de patience et de confiance de Dieu à l’égard de tout doit nous servir pour que nous sachions comprendre, pour patienter à l’égard de ceux qui nous font souffrir ou qui commettent le mal autour d’eux. La parabole du bon grain et de l’ivraie symbolise le bien et le mal qui cohabitent. C’est une réalité ancrée dans notre vie quotidienne, et faire preuve de patience et de compréhension n’est pas donné à tous.

En effet les serviteurs qui découvrent l’ivraie en train de germer demandent au maître de débarrasser le sol de cette ivraie parasite qu’est le mal, mais le maître répond : « laissez-les poussez ensemble jusqu’à la moisson. »

Oui, nous pourrions, nous aussi, nous reconnaître dans ces serviteurs zélés, écarter ceux qui ne semblent pas répondre à nos critères, aux normes de l’Eglise, plus attentifs à fustiger le mal, plus rapide à dénoncer le mal, ce qui ne va pas, plus facile à juger au lieu d’aimer, plus facile à voir le mal chez l’autre, et nous oublions parfois qu’il y a en nous l’ivraie, c’est-à-dire le mal aussi bien que le bon grain, c’est-à-dire le bien, car le bien et le mal cohabitent ensemble en nous, et c’est dans ce sens que Dieu dit : « Laissez-les pousser ensemble. » En effet, tous les jours nous rencontrons des hommes qui œuvrent pour le bien, mais hélas d’autres pour le mal ; ce ne sont pas les exemples qui nous manquent. A travers cette parabole du bon grain et de l’ivraie, Jésus nous invite à prendre conscience de cette réalité du bien et du mal dans le monde, mais Dieu nous a donné la liberté de choisir de faire le bien ou de faire le mal et ne soyons pas étonnés de cette coexistence du bien et du mal dans notre monde, car le choix revient à chacun de nous à cause de la liberté que Dieu nous a donnée.

En écoutant la parabole de bon grain et de l’ivraie, ne nous décourageons pas dans la poursuite à faire le bien pour les autres, et que le mal que font certains ne nous poussent pas à abdiquer, pour juger ou pour condamner, mais à avoir cette compréhension et cette patience de Dieu pour lutter de toutes nos forces pour que règnent la justice, la paix et l’entente entre les hommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu.

Demandons au Seigneur en ce jour de nous donner son Esprit afin que le bon grain, le bien, soit toujours dominant en nous, car le royaume de Dieu est une petite semence qui doit grandir, une espérance qui doit se transmettre. Mais que l’ivraie, le mal, ne l’emporte pas sur le bon grain, le bien. Oui, le bien triomphera toujours sur le mal. Imitons la patience de Dieu dans notre vie communautaire, familiale, pour faire triompher le bien qui est dans chaque personne. Que cette parabole de ce jour nous aide à nous départir du mauvais pour revêtir nos cœurs de ce qui est bon en nous et que le Seigneur nous délivre de l’ivraie, le mal, pour semer en nous le bon grain pour le service de nos frères.

A M E N

Dimanche 12 juillet 2020 – Homélie

Dimanche 12 juillet 2020 – Homélie

XVème dimanche du temps ordinaire – Année A

« Voici que le semeur est sorti pour semer, des grains sont tombés sur le bord du chemin, sur le sol pierreux, sur les ronces, et sur la bonne terre. Celui qui a les oreilles qu’il entende. »

Frères et sœurs, dimanche dernier Jésus nous révélait qu’il est ce maître doux et humble de cœur qu’il faut imiter et il nous invitait à inscrire cette douceur et cette humilité dans notre vie avec nos frères pour être ses disciples. Aujourd’hui, il nous parle en parabole et la parabole qu’il utilise c’est celle du semeur. « Voici que le semeur est sorti pour semer. »

De quelle semence s’agit-il ? De la parole de Dieu : le semeur c’est Jésus lui-même et les différents terrains qui accueillent cette parole, c’est nous qui sommes rassemblés en ce jour pour recevoir cette parole, et nous la recevons selon les différents terrains que Jésus vient de mentionner : le bord du chemin, le sol pierreux, les ronces et la bonne terre. La parole de Dieu est accueillie et reçue selon les dispositions de notre cœur, soit comme au bord du chemin, c’est-à-dire que cette parole de Dieu est étouffée par notre manque de persévérance, de dynamisme pour briller cette parole de Dieu dans notre vie.

Ou parfois nous recevons cette parole de Dieu sur le sol pierreux, c’est-à-dire que notre cœur reste imperméable à l’épanouissement de cette parole. Elle ne peut rien produire en nous comme fruits, car les soucis de ce monde prennent une place importante dans notre relation avec Dieu. Rien ne peut nous séduire demeurer fidèle à Dieu dan tout ce que nous faisons.

Nous recevons cette parole sur les ronces, c’est la foi étouffée par les biens temporels, la recherche du bien-être qui nous empêche de choisir Dieu et de témoigner pour lui en cherchant d’autres intermédiaires contraires à notre foi chrétienne.

Nous recevons cette parole de Dieu sur la bonne terre, c’est-à-dire dans le cœur disposés à l’accueillir, à se laisser séduire par sa parole et de ce fait, nous donnons amour et charité. C’est la foi vécue en actes et en vérité comme disait Saint Jacques : « La foi sans les actes est une foi morte. » Oui la bonne terre, c’est cette foi vécue en actes et en vérité dans la vie de tous les jours, et nous devons être des terres fertiles où cette parole de Dieu fructifie pour donner des fruits d’amour, de charité, en abondance pour nos frères.

Alors frères et sœurs, quels terrains sommes-nous pour recevoir et faire fructifier la parole de Dieu dans nos cœurs pour le service de nos frères ?

Sommes-nous cette bonne terre pour accueillir la parole de Dieu ou au contraire,  sommes-nous ce sol pierreux, ces ronces où la parole de Dieu ne peut rien produire comme fruits pour le service de nos frères ? Beaucoup parmi nous font déjà fructifier cette parole de Dieu dans notre communauté par leur engagement au sein de nos structures et mouvements de la paroisse. Oui chacun et chacune de nous peut faire fructifier la parole de Dieu selon ses charismes et talents, car Dieu sème les mêmes grâces pour tous et c’est à chacun de nous de faire fructifier ce qu’il a reçu gratuitement de la part de Dieu pour le service de ses frères. Point besoin de faire des comparaisons, l’essentiel c’est de faire confiance en Dieu pour être cette bonne terre où sa parole éclaire, illumine nos cœurs en vue d’un témoignage en paroles et en actes. Oui, la semence de Dieu qu’est sa parole, est comme l’eau qui pénètre nos cœurs et le féconde, comme l’eau capable de faire fleurir les zones les plus désertiques de nos vies d’hommes et de femmes pour faire briller les fruits de charité, d’amour, de bonté, de bienveillance pour le service de nos frères.

Soyons cette bonne terre où la parole de Dieu fructifie en abondance en vue de bonnes œuvres pour notre communauté paroissiale. Entretenons cette parole de Dieu semée en nous depuis notre baptême par l’esprit de prière, de vigilance, de générosité pour que la divine semence de Dieu grandisse et mûrisse en nous sans être étouffée ou desséchée par les soucis du monde, ouvrons nos yeux, nos oreilles. « Heureux les yeux qui voient et les oreilles qui entendent. » Que cette parole de Dieu fructifie pour chacun et chacune de nous en vue d’être témoin dans notre groupement paroissial et de semer à pleine main l’évangile du salut, pour la gloire du Dieu Père fils et Esprit Saint.

A M E N