Dimanche 23 Août 2020 – Homélie

Dimanche 23 Août 2020 – Homélie

XXIème dimanche du temps ordinaire – Année A

« Pour vous, qui suis-je ? »

Chers frères et sœurs, fils et filles bien aimés de Dieu,

Le choc est grand d’entrer dans les textes de ce dimanche par cette phrase : « Je vais te chasser de ton poste, t’expulser de ta place ». Venant de Dieu une telle déclaration, il y a de quoi être déboussolé, nous qui imaginons que la miséricorde de Dieu est tellement insondable et infinie au point où il lui est impossible de nous retirer la grâce qu’il nous a donnée. S’il est certain que Dieu, après avoir fait un don à l’homme ne saurait le lui retirer parce qu’il n’agit pas à la manière des hommes, il est aussi vrai que la grâce est accordée pour une mission. Et dans cette vision divine, lorsque la mission n’est pas accomplie selon le plan de Dieu, ce dernier soucieux de sauver l’humanité, suscite un autre pour réaliser son plan.  C’est la scène à laquelle nous assistons dans cette première lecture. Shebna n’est plus digne de la place qu’il occupe. Dieu choisit alors Eliyaquim pour le remplacer. Celui qui est remplacé perd tout, absolument tout. Tous les signes de ses attributs sont remis à Eliyaquim : tunique, écharpes ainsi que ses pouvoirs, ce dont il est pourvu pour agir efficacement. Le chef indigne a été arraché et chassé.

En méditant sur ce texte, nous devons tous faire attention à la manière dont nous gouvernons, dont nous exerçons nos responsabilités chacun selon son domaine, nous qui prenons des décisions sans appel. L’œuvre qui est l’édification du règne de Dieu dans nos patries, dans nos entreprises, dans nos familles, dans nos paroisses partout où chacun de nous exerce une parcelle de responsabilité est une œuvre gigantesque. L’on ne saurait alors l’accomplir à sa manière à soi. Qui doit en assumer la responsabilité doit avoir la droiture, la rectitude, l’humilité et la crainte de Dieu. Eliyaquim le nouvel élu, préfigurant le Christ, aura la disposition spirituelle et morale pour diriger un peuple, pour l’engendrer et l’insérer dans la fidélité à Dieu et dans le bonheur.

L’Évangile nous révèle l’héritier du trône de David. Il ne sera pas chassé puisque son règne est éternel. Il est la concrétisation et la manifestation de l’amour infini du Père pour l’humanité. La révolution qu’il introduit dans le monde n’est pas celle de la suprématie à la manière du monde. Elle n’est pas le triomphe d’un groupe ou d’une personne sur les autres. Jésus vient rendre Dieu présent en chaque homme et nous donner les moyens de triompher dans la lutte du bien contre le mal. Faisant le point de sa mission, il pose une question à ses disciples : « au dire des gens qui est le Fils de l’homme ? » Face à la diversité des réponses liées à des personnages de l’Ancien Testament et ne voulant pas que son identité soit ensevelie dans les décombres de l’histoire, Jésus repose la question directement à ses disciples comme à chacun de nous aujourd’hui : « pour vous, qui suis-je ? » Pierre donne la réponse la plus probante qui jaillit de son expérience avec le Christ et révèle la perspicacité spirituelle de la vision qu’il a du Fils de l’homme.

Fils et filles bien aimés de Dieu, dans notre monde où pullulent des gens improvisés pasteurs pour parler de Jésus, un monde où l’évangile de la prospérité et du bonheur est annoncé sans aucune référence à la croix, à chacun de nous le Seigneur pose la même question : « pour vous qui suis-je ? » Il ne s’agira pas de donner seulement une réponse catéchétique mais plutôt et surtout une réponse qui découlera de notre expérience de foi. Plaise à Dieu que la nôtre entre dans le sillage tracé par l’apôtre Pierre qui vient d’être investi comme Eliyaquim dans la première lecture. Pierre devient le chef de cette institution divine que rien ne peut détruire. Satan, ses disciples et la part de connivence qu’il trouve en chacun de nous ne saurait faire chavirer l’Église.

Daigne le Seigneur nous donner la grâce d’être à l’écoute de son Église pour que notre vie soit une réponse à cette question qu’il nous pose : « Pour vous, qui suis-je ? »

A M E N

Père Pascal

Jeudi 21 mai 2020 – Ascension – Homélie

Jeudi 21 mai 2020 – Ascension – Homélie

Ascension de notre Seigneur – Année A

« Allez dans le monde entier, proclamez la Bonne Nouvelle à toutes les nations, baptisez au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre ; et moi je serais avec vous jusqu’à la fin du monde. »

Frères et sœurs, au moment de prendre congé de ses Apôtres pour retourner à son Père, le Christ leur confie la mission de continuer son œuvre : « Allez donc de toutes les nations faites des disciples. » Ces paroles du Christ sont toujours actuelles : c’est à nous chrétiens aujourd’hui qu’incombe la mission d’évangéliser. L’annonce de la Bonne Nouvelle donnée par Jésus au jour de son Ascension doit-être proclamée. Là où est la tristesse, nous devons mettre la joie, là où sont les ténèbres, nous devons apporter la lumière, là où est le doute, nous devons proclamer la vérité, là où est le découragement, nous devons redonner l’espérance, surtout en ce moment que nous vivons. Oui, être témoin du Christ, telle est notre mission, celle qu’avait confiée le Christ le jour de son Ascension. « Allez, vous serez mes témoins. » Ces paroles restent vraies pour nous, chrétiens d’aujourd’hui, quels que soient notre degré d’instruction, nos occupations, notre situation sociale. Le baptême a fait de nous des membres vivants de l’Eglise, et comme tels, nous avons à partager la tâche qui est la sienne : évangéliser, annoncer la Bonne Nouvelle du mystère pascal.

Alors, frères et sœurs, quels témoins de l’Evangile devons-nous être aujourd’hui ? Des témoins fidèles, assez humbles pour ne rechercher que la gloire de Dieu et le bien de nos frères, sans vouloir nous mettre personnellement en exergue, pour transmettre dans la pureté des enseignements du Christ. Des témoins discrets qui savent faire preuve de compréhension et de délicatesse pour ne pas exiger des autres plus qu’ils ne peuvent porter. Des témoins débordants d’amour, remplis de l’amour du Christ, désireux de le faire partager aux autres, avoir le cœur transpercé par la charité du Christ, voilà ce que le Christ nous confie aujourd’hui, en ce jour de son Ascension, comme il l’avait fait il y a de cela 2000 ans à ses Apôtres.

Aujourd’hui, par son Ascension, Jésus termine sa présence physique sur terre et désormais il sera présent en nous spirituellement à travers ses témoins qui feront connaître sa parole, c’est-à-dire à nous qui avons reçu son Esprit le jour de notre baptême. Nous avons la charge de faire connaître le message de Pâques comme les Apôtres l’avaient fait en recevant l’ordre d’aller dans toutes les nations en baptisant au nom du Père et du fils et du Saint Esprit. Cette consigne donnée par Jésus le jour de son Ascension nous incombe à nous chrétiens. Témoigner qu’il est vivant et qu’il agit à travers nous par l’action de son Esprit-Saint. Jésus est présent par sa parole : « qui vous écoute m’écoute » nous dit Jésus. Quand nous partageons sa Parole comme actuellement dans nos familles en ce moment de confinement, Jésus est présent. Nous pouvons à notre manière témoigner de lui dans nos familles à travers les gestes que nous posons avec les autres surtout actuellement, gestes de bienveillance, de fraternité, d’attention. N’est-ce pas être témoins du Christ que d’accueillir toute personne et que d’avoir de la compassion pour tous, comme ceux qui se donnent aux autres en cette période difficile.

Oui, frères et sœurs, en ce jour de l’Ascension, Jésus nous dit de prendre le relais : « vous serez mes témoins, » et de prendre part dans cette annonce de la Bonne Nouvelle. Oui, l’Ascension nous demande de ne pas nous installer, mais de nous désinstaller en vue de proclamer la Bonne Nouvelle à toute personne de bonne volonté. Et cette mission de l’annonce demande la générosité et la disponibilité du témoin qui fait preuve de confiance totale à celui qui nous envoie : le Christ.

Oui, frères et sœurs, soyons aujourd’hui des témoins du Christ dans cette mission de l’annonce de la Bonne Nouvelle, les pieds sur la terre et les yeux levés au ciel pour que l’homme soit vivant et debout pour louer la gloire de Dieu malgré la situation difficile que nous vivons parce que le Christ est avec nous. Gardons cette confiance en lui en ce moment. Lui qui est monté vers son Père et notre Père, vers son Dieu et notre Dieu, il nous a promis qu’il ne nous laissera pas orphelins, car son Esprit viendra sur nous et nous fortifiera dans nos moments d’épreuves. Vivons dans cette espérance au Dieu Père, Fils et Esprit-Saint. A lui honneur et gloire pour les siècles des siècles.

A M E N