Dimanche 2 Août 2020 – Homélie

Dimanche 2 Août 2020 – Homélie

XVIIIème dimanche ordinaire – Année A

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

Frères et sœurs, depuis plus de trois dimanches nous méditons les paraboles de Jésus où il nous fait comprendre la réalité du royaume des cieux comparable à un semeur, à une graine de moutarde, à un trésor caché, à une perle précieuse, et à un filet qu’on jette à la mer.

Aujourd’hui, Jésus poursuit cette annonce du royaume en enseignant les foules nombreuses venues pour l’écouter. Dans cette annonce, Jésus a eu pitié des foules parce qu’elles n’ont rien à manger et il sollicite l’apport des Apôtres. « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Jésus veut associer les Apôtres à combler la faim de cette foule de gens venus se nourrir de sa parole. Il ne se contente pas de nourrir de la parole, mais va les nourrir du pain qui rassasie les corps pour ne pas qu’ils défaillent sur la route. Souvenez-vous des vœux que nous échangions entre nous au premier Janvier. Une bonne santé, mais aussi la paix et la justice. On se souhaitait de garder confiance et espérance pour la nouvelle année. A travers tous ces vœux que nous échangeons, nous discernons facilement ce dont les gens ont faim autour de nous : faim d’espérance, comme cette foule que Jésus nourrit, faim de retrouver de vraies raisons de vivre, de retrouver le goût et la joie de vivre. Alors qu’attendent-ils ces gens, cette foule affamée que Jésus nourrit ? Qu’attendent-ils de nous aujourd’hui ? Pas tellement des préoccupations dogmatiques sur ce qu’il faut croire ! Ce que les gens attendent de nous chrétiens aujourd’hui, c’est que nous leur redonnions le goût de vivre, le courage et l’espérance au milieu des tâches quotidiennes, même dans les moments de détresse et d’angoisse comme ceux que nous venons de vivre avec cette pandémie, ce que les gens attendent de nous chrétiens, c’est le pain de l’amitié, le pain du courage et de la joie, le pain du sourire, le pain de la fraternité et de l’écoute mutuelle, ils attendent que nous les aidions à découvrir la joie d’aimer, la joie du partage et l’entraide, la joie du pardon et de la réconciliation, la joie du savoir vivre ensemble, même entre les gens très différents les uns les autres. « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » nous dit Jésus. Oui, le récit de la multiplication des pains nous engage personnellement avec Jésus dans cette quête de la compassion pour le service de nos frères, car si Jésus est venu vivre avec nous une vie d’homme comme la nôtre, ce n’est pas simplement pour nous distribuer de quoi manger, mais c’est pour répondre à nos faims humaines les plus profondes, c’est pour répondre aux questions essentielles de la vie au milieu de tout ce qui nous bouleverse, et Jésus nous dit aujourd’hui à chacun de nous : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Répondez vous-mêmes à leurs attentes, à leur faim.

Et comment cela ? Soyez vous-mêmes, par votre manière de vivre, les signes d’espérance et de courage au milieu de vos tâches quotidiennes. Soyez vous-mêmes les signes de la Bonne Nouvelle que Jésus vous a apportée et dont vous vivez vous-mêmes. Oui frères et sœurs, c’est notre foi en Dieu et en Jésus Christ qui alimente sans cesse en nous le goût de vivre, la joie de vivre, il faut que ça se voit et que votre esprit de charité et de solidarité redonne confiance à ceux qui sont seuls, à ceux qui sont découragés ou déçus, il faut qu’ils reconnaissent à travers vous chrétiens les signes que Dieu est là tout prêt, et qu’il les aime.

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Les gens d’aujourd’hui et ceux du temps des Apôtres ont faim d’aimer et d’être aimé, ils ont faim d’être reconnus dans leur dignité d’hommes et de femmes, ils ont soif de découvrir la source invisible qui fait jaillir en nous la joie de vivre.

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

Comme jadis à ses Apôtres, Jésus nous dit de répondre aux attentes de toutes ces personnes qui sollicitent notre solidarité et notre soutien dans un monde où tout est individuel. Alors obéissons à la parole de Dieu, non seulement nous donnons, mais nous partageons le pain de vie qu’est le Christ, car rien ne pourra nous séparer de lui, lui, le pain qui se donne par amour.

Alors sommes-nous prêts à collaborer avec Jésus pour nourrir par la parole ceux qui sont affamés spirituellement et qui cherchent un sens à leur vie ? Sommes-nous prêts à donner à manger à ceux qui ont faim matériellement en venant à leur aide par notre solidarité et notre fraternité ?  Beaucoup l’ont fait durant cette période de pandémie en nourrissant et en se rendant proches de ceux qui souffrent.

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Que cette parole du Christ nous interpelle et nous incite à être plus solidaires et plus fraternels entre nous, en étant sensibles à ceux qui souffrent spirituellement et matériellement dans notre communauté. Soyons les uns pour les autres les signes d’espérance pour relever, soutenir et compatir, comme le Christ l’a fait avec cette foule de gens il y a de cela 2000 ans. Ayons ce regard du Christ compatissant à l’égard de toute personne créée à l’image et la ressemblance de Dieu, à  lui la gloire pour les siècles des siècles.

A M E N

Dimanche 12 juillet 2020 – Homélie

Dimanche 12 juillet 2020 – Homélie

XVème dimanche du temps ordinaire – Année A

« Voici que le semeur est sorti pour semer, des grains sont tombés sur le bord du chemin, sur le sol pierreux, sur les ronces, et sur la bonne terre. Celui qui a les oreilles qu’il entende. »

Frères et sœurs, dimanche dernier Jésus nous révélait qu’il est ce maître doux et humble de cœur qu’il faut imiter et il nous invitait à inscrire cette douceur et cette humilité dans notre vie avec nos frères pour être ses disciples. Aujourd’hui, il nous parle en parabole et la parabole qu’il utilise c’est celle du semeur. « Voici que le semeur est sorti pour semer. »

De quelle semence s’agit-il ? De la parole de Dieu : le semeur c’est Jésus lui-même et les différents terrains qui accueillent cette parole, c’est nous qui sommes rassemblés en ce jour pour recevoir cette parole, et nous la recevons selon les différents terrains que Jésus vient de mentionner : le bord du chemin, le sol pierreux, les ronces et la bonne terre. La parole de Dieu est accueillie et reçue selon les dispositions de notre cœur, soit comme au bord du chemin, c’est-à-dire que cette parole de Dieu est étouffée par notre manque de persévérance, de dynamisme pour briller cette parole de Dieu dans notre vie.

Ou parfois nous recevons cette parole de Dieu sur le sol pierreux, c’est-à-dire que notre cœur reste imperméable à l’épanouissement de cette parole. Elle ne peut rien produire en nous comme fruits, car les soucis de ce monde prennent une place importante dans notre relation avec Dieu. Rien ne peut nous séduire demeurer fidèle à Dieu dan tout ce que nous faisons.

Nous recevons cette parole sur les ronces, c’est la foi étouffée par les biens temporels, la recherche du bien-être qui nous empêche de choisir Dieu et de témoigner pour lui en cherchant d’autres intermédiaires contraires à notre foi chrétienne.

Nous recevons cette parole de Dieu sur la bonne terre, c’est-à-dire dans le cœur disposés à l’accueillir, à se laisser séduire par sa parole et de ce fait, nous donnons amour et charité. C’est la foi vécue en actes et en vérité comme disait Saint Jacques : « La foi sans les actes est une foi morte. » Oui la bonne terre, c’est cette foi vécue en actes et en vérité dans la vie de tous les jours, et nous devons être des terres fertiles où cette parole de Dieu fructifie pour donner des fruits d’amour, de charité, en abondance pour nos frères.

Alors frères et sœurs, quels terrains sommes-nous pour recevoir et faire fructifier la parole de Dieu dans nos cœurs pour le service de nos frères ?

Sommes-nous cette bonne terre pour accueillir la parole de Dieu ou au contraire,  sommes-nous ce sol pierreux, ces ronces où la parole de Dieu ne peut rien produire comme fruits pour le service de nos frères ? Beaucoup parmi nous font déjà fructifier cette parole de Dieu dans notre communauté par leur engagement au sein de nos structures et mouvements de la paroisse. Oui chacun et chacune de nous peut faire fructifier la parole de Dieu selon ses charismes et talents, car Dieu sème les mêmes grâces pour tous et c’est à chacun de nous de faire fructifier ce qu’il a reçu gratuitement de la part de Dieu pour le service de ses frères. Point besoin de faire des comparaisons, l’essentiel c’est de faire confiance en Dieu pour être cette bonne terre où sa parole éclaire, illumine nos cœurs en vue d’un témoignage en paroles et en actes. Oui, la semence de Dieu qu’est sa parole, est comme l’eau qui pénètre nos cœurs et le féconde, comme l’eau capable de faire fleurir les zones les plus désertiques de nos vies d’hommes et de femmes pour faire briller les fruits de charité, d’amour, de bonté, de bienveillance pour le service de nos frères.

Soyons cette bonne terre où la parole de Dieu fructifie en abondance en vue de bonnes œuvres pour notre communauté paroissiale. Entretenons cette parole de Dieu semée en nous depuis notre baptême par l’esprit de prière, de vigilance, de générosité pour que la divine semence de Dieu grandisse et mûrisse en nous sans être étouffée ou desséchée par les soucis du monde, ouvrons nos yeux, nos oreilles. « Heureux les yeux qui voient et les oreilles qui entendent. » Que cette parole de Dieu fructifie pour chacun et chacune de nous en vue d’être témoin dans notre groupement paroissial et de semer à pleine main l’évangile du salut, pour la gloire du Dieu Père fils et Esprit Saint.

A M E N

Dimanche 10 mai 2020 – Homélie

Dimanche 10 mai 2020 – Homélie

5ème dimanche de Pâques – Année A

« Moi je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Personne ne va vers le Père sans passer par Moi. »

Frères et sœurs, dimanche dernier, le Christ se présentait à nous sous les traits du Bon Pasteur qui connaît ses brebis, qui est la Porte. Celui qui entre par cette Porte sera sauvé. Il est ce Bon Pasteur qui est venu pour que nous ayons la vie en abondance. Aujourd’hui, en ce cinquième dimanche, il nous dit qu’il est le Chemin, la Vérité et la Vie et que nous devons croire en Lui pour avoir la vie en abondance, la vie qu’il reçoit de son Père.

En effet, beaucoup de gens disent : « Je suis croyant. » C’est vrai, beaucoup croient en Dieu de par le monde. Les chrétiens, les Juifs, les musulmans et bien d’autres encore, mais ce qui nous spécifie nous chrétiens, ce n’est pas simplement croire en Dieu, c’est croire en Jésus Christ mort et ressuscité. « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi », nous dit Jésus en ce jour.

Croire en Jésus Christ, c’est l’avoir choisi comme lumière pour notre vie, c’est lui faire confiance, c’est de nous référer à lui dans les décisions que nous prenons au quotidien de notre vie, c’est tenir compte de ses paroles pour éclairer notre comportement dans la vie de tous les jours. C’est ce que les Apôtres ont compris dans la première lecture pour continuer à annoncer la Bonne Nouvelle en choisissant sept hommes qui mettront au service de leurs frères dans la diaconie.

Croire en Jésus Christ, Chemin, Vie et Vérité, c’est mettre notre confiance en lui car il nous donne, par sa mort et sa résurrection, la vie de son Père, et c’est reconnaître en lui qu’il est capable de nous faire renaître à la vie et à l’espérance. Ainsi dira-t-il : « Je suis venu pour que tous aient la vie et l’aient en abondance. » Il est la voie, le chemin qui mène au Père donc au bonheur, il est l’unique et parfait médiateur qui nous relie et nous conduit à Dieu. « Nul ne va vers le Père, sans passer par moi », ou encore : « Nul ne sait le chemin qui conduit au Père, sinon celui qui est venu de Dieu. » Jésus est le seul qui mène au Père : voilà celui auquel, nous chrétiens, nous croyons.

Il est la Vérité. Fils de Dieu, il partage son intimité. Nul ne peut parler du Père sinon le Fils et celui à qui le Fils l’a révélé. Alors, nous chrétiens, tenons-nous à l’écoute de sa parole afin d’y adhérer pleinement sans ombre d’une réticence.

Il est la Vie, celle qui vient de Dieu. Cette vie de son Père, il nous la transmet par son Eglise, par les sacrements qu’elle administre, par l’enseignement qu’elle nous dispense en son nom.

Saurons-nous reconnaître ce Jésus, Chemin, Vérité, et Vie, en ce moment de difficulté où nous risquons de mettre notre foi en veilleuse en nous demandant quel est ce Dieu qui demeure insensible à notre souffrance ? Oui, Jésus, Chemin, Vérité et Vie, nous croyons qu’il est là présent dans nos moments de souffrance comme dans nos moments de joie. N’abdiquons pas et ne doutons pas qu’il est le Chemin, la Vérité et la Vie qui conduit au Père et qui nous donne la vie en abondance.

Dans nos églises domestiques que sont nos familles, continuons de nous nourrir de la parole du Christ Chemin, Vérité et Vie, et de croire en lui en vue de préparer nos rencontres communautaires dans notre église paroissiale. Oui, frères et sœurs, avec Jésus Chemin, Vérité et Vie, laissons-nous guider, éclairer par lui durant cette période de confinement en nous nourrissant de sa Parole et en manifestant notre charité fraternelle par l’attention aux autres à travers la prière. Continuons de prier pour ceux et celles qui se donnent aux autres à travers de petits gestes de solidarité et de bienveillance, pour le personnel soignant, à tous les bénévoles. Que Jésus, Chemin, Vérité et Vie, soit au milieu d’eux comme celui qui sert.

A M E N

Dimanche de la parole de Dieu

Par le motu proprio « Aperuit illis » publié lundi 30 septembre, le pape fait du troisième dimanche du temps ordinaire, en janvier, le dimanche de la Parole de Dieu. Dans ce texte, François évoque aussi un ministère « spécifique » de proclamation de la Parole, ouvert aux femmes.

Il s’agit de faire de ce dimanche de la Parole « un jour solennel » qui permette de « rendre évidente à l’assemblée la valeur normative » de l’Écriture (c’est-à-dire ce qui sert de fondement à la foi). « Dans la liturgie de la Parole, c’est Dieu lui-même qui parle à son peuple ». « C’est une Table abondante qui propose largement les trésors de la Bible comme nourriture dont nous avons besoin pour vivre. La dignité de l’ambon, l’usage du lectionnaire et le choix de bons lecteurs favorisent l’expérience du dialogue de Dieu avec son peuple en prière. Comment pourrions-nous affronter notre pèlerinage sur la terre, sans être nourris par la Parole de Dieu qui résonne dans la liturgie ? »

François propose de célébrer particulièrement en ce dimanche de la Parole, le rite par lequel il confie à des hommes le ministère institué du lectorat, afin de rappeler « l’importance de la proclamation de la Parole de Dieu dans la liturgie ».

« Il est bon que le rôle d’un service extraordinaire soit davantage souligné », indique-t-il, décrivant « un ministère et un mandat particulier avec lequel les gens se préparent d’abord à un contact plus immédiat par la réflexion et l’étude de la parole de Dieu ». « La parole de Dieu doit trouver des personnes, des femmes, des hommes capables de la proclamer de manière authentique, et capables aussi, dans cette proclamation, d’intelligence du texte sacré. »

Ce ministère du lectorat sera accessible aux hommes comme aux femmes. Depuis longtemps des voix s’élèvent dans l’Église pour que les femmes puissent y accéder, d’autant plus que beaucoup assurent régulièrement le service liturgique des lectures pendant la messe.

Par ce motu proprio, qui s’enracine résolument dans la tradition de Vatican II, François continue aussi à esquisser l’Église de demain : une Église plus à l’écoute de l’Évangile et exprimant concrètement la participation active des laïcs.

Comme il le dit d’ailleurs dans son motu proprio : « Celui qui se nourrit chaque jour de la Parole de Dieu se fait, comme Jésus, contemporain des personnes qu’il rencontre ; il n’est pas tenté de tomber dans des nostalgies stériles du passé ni dans des utopies désincarnées vers l’avenir. »

« Demandons à l’Esprit Saint d’ouvrir notre cœur à cette Parole et de la mettre en pratique dans notre vie quotidienne ». (Extraits du motu proprio «  Aperuit illis » du 30 septembre 2019, de « l’Audience Générale » du 31 janvier 2018 et article du journal La Croix du 30/09/2019).