Dimanche 3 janvier 2021 – Homélie

Dimanche 3 janvier 2021 – Homélie

Epiphanie – Année B

En marche vers la Lumière

Les trois lectures de cette fête de l’Épiphanie sont l’annonce d’une même grande espérance. Cette bonne nouvelle n’est pas seulement pour Israël ni pour les chrétiens. Elle est offerte à tous les peuples. Tous sont appelés jusqu’à la crèche du Christ Sauveur. Le Christ n’est pas venu seulement pour le monde juif mais aussi pour tous les peuples du monde entier. Plus tard, il livrera son Corps et son Sang pour nous et pour la multitude. C’est cette bonne nouvelle que nous trouvons tout au long des textes bibliques de ce dimanche.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe nous montre que les nations païennes marchent vers la Lumière de Jérusalem. Et pourtant, au moment où il fait cette annonce, cette ville est pratiquement rayée de la carte. Mais le prophète la provoque : “Debout !” Le Seigneur a toujours libéré son peuple. Il est hors de question de sombrer dans le défaitisme. Toutes les nations, y compris celles qui étouffent Jérusalem, s’inclineront devant le Seigneur. Dans les périodes sombres, ce cri du prophète continue à nous interpeller. Quoi qu’il puisse arriver, les croyants ne doivent pas baisser les bras.

Dans la seconde lecture, saint Paul nous annonce que “l’appel au Salut est universel”. C’est la découverte extraordinaire que Paul lui-même a faite sur le chemin de Damas : “Les païens sont associés au même héritage, au même Corps, au partage de la même promesse dans le Christ Jésus.” Autrefois, il pensait que les promesses de Dieu ne concernaient que les fils d’Israël. Maintenant qu’il a compris, il se lance de toutes ses forces pour que cette bonne nouvelle soit connue partout dans le monde. À travers ses discours, ses lettres et ses voyages dans le monde païen, il témoignera inlassablement de cet amour du Christ offert à tous.

L’Évangile nous montre que les premiers adorateurs du Messie Roi ont été des païens. Pour se rendre à Bethléem, ils ont été guidés par une étoile, puis par l’Écriture. Les chefs religieux qui connaissaient bien la Bible les ont orientés vers cette ville toute proche de Jérusalem. Arrivés devant ce nouveau-né, ils lui offrent leurs présents : l’or destiné à un roi, L’encens à un Dieu, la myrrhe à un mortel. Comme ces mages, nous sommes tous appelés à la crèche de Noël pour y rencontrer le Seigneur et l’adorer.

Ces mages dont nous parle l’Évangile représentent toutes les nations païennes qui viennent se prosterner devant leur Sauveur. À travers eux, c’est le monde païen qui a accès au Salut. L’Évangile nous dit comment ils se sont mis en route. Mais c’est Dieu lui-même qui a agi dans leur cœur. Plus tard, Jésus dira : “Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire vers moi’. Cet Évangile de l’Épiphanie doit être lu à la lumière de la Pentecôte. Ce jour-là, les peuples rassemblés à Jérusalem découvriront la foi au Christ annoncée dans leur langue.

Dans nos pays, nous avons l’habitude de rencontrer des gens de diverses nationalités. Leur cohabitation n’est pas toujours facile à gérer. Mais il faut le dire et le redire : le racisme, l’intolérance et le fanatisme aveugles n’ont rien à voir avec Dieu. S’il appelle tous les hommes c’est d’abord pour les accueillir et leur montrer son amour universel. Tous, même les plus grands pécheurs ont leur place dans la caravane des mages. C’est cette bonne nouvelle que nous trouvons tout au long des évangiles.

En ce jour de l’Épiphanie du Seigneur, il n’est plus possible de rester bien entre nous. Le Christ est venu pour tous les hommes du monde entier. Nous les portons tous dans notre prière. Notre priorité doit être comme celle du Christ pour tous ceux et celles qui ne connaissent pas Dieu. En ce dimanche, notre solidarité et notre prière sont tout spécialement pour les communautés chrétiennes d’Afrique. Et bien sûr, nous n’oublions pas nos pays d’ancienne chrétienté qui ont un besoin urgent d’une nouvelle annonce de l’Évangile. Le Christ doit être présenté à tous avec la même chaleur et la même joie que Marie aux mages.

Au début de cette nouvelle année, nous recevons cet appel à devenir des assoiffés de Dieu. Ainsi, nous serons pour les autres comme une étoile qui leur donnera envie d’en faire autant. C’est cela que nous pouvons nous souhaiter les uns aux autres pour que 2021 soit une bonne année. En ce jour, nous nous tournons vers lui : “Lumière des hommes, nous marchons vers toi. Fils de Dieu, tu nous sauveras.”

A M E N

Père Henry

Dimanche 20 Décembre 2020 – Homélie

Dimanche 20 Décembre 2020 – Homélie

IVème dimanche du temps de l’Avent – Année B

« Dieu avec nous »

L’Annonciation de Fra Angelico
Public domain, via Wikimedia Commons

En cette période de l’Avent, nous célébrons la venue de Jésus. L’Avent c’est l’avènement, c’est Jésus qui vient. Nous nous rappelons qu’il est venu dans des conditions misérables lors du premier Noël. Il est venu dans un pays opprimé par une armée étrangère. Il continue à venir dans le monde tourmenté qui est le nôtre aujourd’hui. Il ne vient pas pour résoudre nos problèmes terrestres immédiats mais pour nous libérer de l’esclavage du péché qui nous détourne de Dieu.

Cette venue de Dieu était déjà annoncée dans le livre de Samuel (1ère lecture). À l’époque, l’arche de l’alliance était le symbole de la présence de Dieu au milieu de son peuple. Mais le roi David n’avait pas compris. Il souhaitait pour Dieu une maison grandiose. Alors Dieu lui fait comprendre qu’il n’a pas besoin d’un temple grandiose. À la lumière des Évangiles, les chrétiens comprendront que le seul vrai temple c’est Jésus lui-même. En lui, c’est Dieu qui se rend présent en chacun de nous.

Dans la seconde lecture, l’apôtre Paul s’adresse à des chrétiens persécutés. Malgré les nombreuses épreuves qui les accablent, ils ont dû apprendre à faire confiance. Ils ne doivent jamais oublier ce Dieu qui s’est fait homme en la personne de Jésus. Cette bonne nouvelle a été “portée à la connaissance des peuples païens pour les conduire à l’obéissance de la foi”. En Jésus, c’est Dieu qui vient à eux pour les sortir de la vie sans but qui était la leur jusque-là. À la suite de Paul et de toute l’Église, nous rendons grâce à Dieu pour cette merveille.

Dans l’Évangile de ce jour, nous avons entendu le récit de l’Annonciation ou plutôt celui de la vocation de Marie. L’ange Gabriel se rend chez elle pour lui annoncer qu’elle a été choisie par Dieu pour être la mère de son Fils. Et Marie répond librement : “Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole”. Cet Évangile est une réponse à la première lecture. Dieu ne veut pas habiter une maison grandiose. Son grand désir c’est d’habiter le cœur des hommes. Il est “Emmanuel”, Dieu avec nous. Il veut que nous devenions familiers de sa présence et que nous cheminions ensemble vers son Royaume d’éternité. Il nous invite à être en communion d’amour avec lui et avec tous nos frères. Tout cela a commencé très humblement, à Nazareth, un petit village dont personne n’avait jamais entendu parler. Marie a répondu oui à l’appel de Dieu. Elle a accepté librement d’être la “servante du Seigneur”. Elle a servi l’humanité en lui donnant Celui qui est venu dans le monde pour le salut de tous les hommes.

Le même Christ veut venir habiter en nous ; c’est là tout le message de Noël. Vivre Noël, ce n’est pas d’abord faire un réveillon. Noël, c’est Jésus qui vient. Il frappe discrètement à notre porte et il attend notre réponse. Le plus beau cadeau de Noël c’est Jésus qui vient demeurer en nous. Accueillir Dieu et le donner au monde, c’est quelque chose d’extraordinaire. Nous y trouvons une joie que personne ne peut nous enlever. Avec lui et avec la Vierge Marie, toutes nos visites deviennent des visitations.

Ce cadeau que nous avons reçu, nous ne pouvons pas le garder pour nous. C’est comme une lumière qui doit être mise sur le lampadaire pour qu’elle éclaire notre monde. Le Seigneur compte sur nous pour lui préparer une place dans le cœur des hommes. Il a besoin de nos mains pour continuer les siennes. Il a besoin de nos lèvres pour prononcer ses paroles. Il a besoin de nos yeux pour voir la souffrance humaine et la soulager. Quelle que soit la question qu’il nous pose, il nous invite à lui dire oui. Avec lui, c’est une grande aventure qui commence. Accepter le Christ et l’offrir au monde c’est vraiment LA chance de notre vie. Comme Paul, nous pourrons dire : “Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi”. En nous rassemblant à l’église, nous avons répondu à l’appel du Seigneur. Chaque dimanche, il rejoint les communautés réunies en son nom. En nous nourrissant de sa Parole et de son Corps, il vient habiter en nous. Il veut être avec nous et en nous pour nous conduire vers le Royaume qu’il est venu annoncer. En ce jour, nous pouvons lui adresser cette prière : “Dieu qui veux habiter les cœurs droits et sincères, donne-nous de vivre selon ta grâce, alors tu pourras venir en nous pour y faire ta demeure. Amen”

Père Henri

Dimanche 8 Novembre 2020 – Homélie

Dimanche 8 Novembre 2020 – Homélie

XXXIIème dimanche du temps ordinaire – Année A

En ce dimanche, la seconde lecture nous parle des défunts. Tout au long de ce mois de novembre, nous les portons dans notre prière. C’était la grande préoccupation des chrétiens de Thessalonique ; il y a eu beaucoup de deuils chez eux. Les membres de cette communauté éprouvent un chagrin que l’espérance de la résurrection semble ne pas transfigurer. Pour dissiper leurs préoccupations et leurs inquiétudes, Paul leur explique que la mort n’est pas un obstacle. Il leur ouvre les yeux sur ce qui se passe après la mort : nous serons pour toujours avec le Seigneur. Il ne s’agit pas d’une vague survie ni d’une réincarnation. Notre espérance en Jésus ressuscité s’enracine dans le témoignage des apôtres qui ont donné leur vie pour lui.

L’Évangile nous indique les conditions à remplir pour entrer avec Jésus dans la gloire céleste. Le Seigneur compare le Royaume des cieux à un groupe de jeunes filles qui se prépare à la célébration des noces. Lui-même se compare à l’époux qui est attendu. Ces jeunes filles doivent veiller pour partager la joie de la fête. Le moment venu, le cortège nuptial devait s’avancer avec des lampes allumées. C’est une manière de dire que nous nous préparons à cette grande rencontre en gardant notre cœur en état d’éveil.

Cette lampe qui doit rester allumée, c’est celle de notre foi et de notre amour. Au jour de notre baptême, nous avons reçu un cadeau extraordinaire. Mais ce cadeau, c’est un peu comme le téléphone portable : il faut le recharger chaque jour, sinon il ne sert plus à rien. Si nous voulons que notre vie porte du fruit, nous avons besoin d’être reliés au Christ. L’huile qui ne doit jamais manquer c’est la prière, la Parole de Dieu, les sacrements. Si nous n’avons pas cette huile, notre lampe s’éteint, notre vie ne porte pas de fruit.

L’histoire de ces jeunes filles prévoyantes et imprévoyantes nous fait penser à une autre parabole de l’Évangile : il s’agit de cet homme prévoyant qui écoute la Parole de Dieu et qui la met en pratique. Il est comparable à un homme qui a bâti sa maison sur le roc et qui ne craint ni le vent ni les torrents. Par contre, l’insensé, l’insouciant qui a construit sur le sable s’expose à la ruine. Au lieu de construire sa vie sur Dieu, il a construit sur des valeurs qui n’en sont pas. Il nous fait penser à celui qui dit : “Quand j’aurai du temps, il faudra que je remette de l’ordre dans ma vie.” Pourquoi remettre à “quand j’aurai du temps” ou à “quand je serai à la retraite ?”

Cet Évangile nous renvoie donc à notre vie : de quel côté sommes-nous ? Des prévoyants ou des insensés ? L’insensé a construit sa vie sur du sable. Il est victime de la folie de celui qui s’oppose à Dieu et qui l’a mis en dehors de sa vie. Il s’est détourné de Dieu. Les sages, les prévoyants sont ceux et celles qui ont choisi de s’installer dans la fidélité. Ils se sont nourris de la Parole de Dieu et des sacrements. Ils se sont donnés du temps pour la prière.

La première lecture est extraite du livre de la Sagesse. Elle nous donne le témoignage d’un croyant qui chante sa foi. À la lumière de l’Évangile, nous comprenons que la Sagesse dont il est question, c’est le Christ lui-même. Il apporte à tous ceux qui le cherchent lumière, joie et espérance. Il illumine notre vie et nous montre le chemin. Le Christ nous rend capables de l’accueillir lorsqu’il se présente dans notre vie. Il se présente chaque jour et nous sommes invités à l’accueillir avec amour et prévenance. Notre foi doit être une recherche, un désir de Dieu, une ouverture de nous-mêmes qui nous remet en route chaque jour.

La liturgie de ce dimanche nous rappelle que c’est l’amour de Dieu qui doit imprégner notre vie. C’est ainsi que nous entretenons notre désir de Dieu et de son Royaume. Cette provision d’huile précieuse nous est offerte chaque dimanche à la messe. La Parole de Dieu et l’Eucharistie sont une nourriture qui nous permet de rester en état de veille. C’est chaque jour que le Seigneur vient à notre rencontre pour nous modeler à son image. En ce jour, nous le supplions : “Toi qui es Lumière, Toi qui es l’Amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour”.

A M E N

Père Henri

Dimanche 22 mars 2020 – 4ème dimanche de carême – Homélie

Dimanche 22 mars 2020 – 4ème dimanche de carême – Homélie

4éme Dimanche de Carême – Année A

« Vous êtes devenus lumière, vivez comme des fils de lumière. » Je suis venu pour ceux qui ne voient puissent voir et ceux qui voient deviennent aveugles.

Frères et sœurs en ce quatrième dimanche de carême, la liturgie de ce jour nous invite à ouvrir nos yeux à la lumière du Christ et à marcher dans son rayonnement comme des fils de lumière. Pour illustrer ce rayonnement il nous est relaté la guérison de l’aveugle de naissance. En mettant de la boue sur les yeux de l’aveugle et en lui demandant de se rendre à la piscine de Siloé, Jésus nous fait comprendre que l’eau de la piscine de Siloé préfigure la fontaine baptismale de la nouvelle naissance qui nous ouvre à la vie du Christ, lui qui est lumière pour le monde, ainsi aveugle guéri s’ouvre à la lumière du Christ ainsi dira-t’il : je suis venu pour ceux qui ne voient pas puissent voir et ceux qui voient deviennent aveugle.

Oui la guérison de l’aveugle de naissance aurait dû réjouir non seulement celui qui en était le bénéficiaire mais aussi toute sa famille, elle aurait dû unir tous les témoins dans la louange du prophète en qui se manifeste la présence de Dieu, or la famille de l’aveugle se réfugie dans un attentisme prudent (il est assez grand pour s’expliquer). Quant aux pharisiens appelés à constater le miracle tentent vivement d’obtenir de l’aveugle guéri qu’il renie son bienfaiteur. En effet, comment un geste aussi spectaculaire et aussi bénéfique que la guérison d’un aveugle de naissance peut-il être mal accueilli.

Comment un homme pourrait-il accomplir des signes pareils même s’il a été accompli le jour du sabbat. Oui devant l’évidence d’une guérison les pharisiens étaient divisés : les uns disaient, celui-là ne vient pas de Dieu puisqu’il n’observe pas la loi du sabbat ; les autres répliquaient comment pécheur pourrait-il accomplir de tels signes. En effet les juifs s’étaient mis d’accord d’exclure de la synagogue tous ceux qui déclarent que Jésus est le Fils de Dieu le Messie, l’aveugle guéri ne pouvait qu’être un simulateur, les parents de l’aveugle refusent d’en convenir, alors il ne reste plus qu’aux pharisiens que le recours à la violence verbale (rends gloire à Dieu nous savons que cet homme est un pécheur) et comme l’aveugle guéri refuse de céder à leurs menaces, il se fait injurier et se fait jeter dehors. En rencontrant Jésus et à la question posée « Crois-tu au Fils de l’homme ? » la réponse est immédiate « Oui Seigneur je crois », ainsi l’aveugle professe sa foi au Fils de l’homme, tandis que les pharisiens restent dans leur position et refusent de croire, de ce fait ils sont maintenant les aveugles. L’aveugle a cru et sa foi l’a conduit à voir la lumière du Christ, de son aveuglement il devient témoin de la lumière du Christ pour les pharisiens par sa foi au Christ vrai lumière.

Demandons au Seigneur en ce quatrième dimanche de carême d’ouvrir nos yeux aux merveilles de son amour, comme il l’a fait avec l’aveugle de naissance, d’ouvrir nos cœurs parfois fermés à l’appel de nos frères et sœurs surtout dans cette période difficile que nous traversons pour que ça lumière illumine notre marche vers Pâques. Oui comme les yeux de l’aveugle se sont ouverts à la lumière du jour parce qu’il a cru que nos yeux si souvent aveuglés puissent voir et mieux reconnaître les souffrances de nos frères et sœurs afin de faire briller sur eux cette lumière de l’espérance.

Osons affirmer notre foi comme l’aveugle guéri en ces moments d’épreuves pour que cette foi affermisse notre démarche de carême qui nous entraîne sur le chemin de la joie pascale où le ressuscité fera briller sur chacun de nous sa lumière. Prions pour tous les catéchumènes qui se préparent au baptême dans notre diocèse qu’ils soient revêtus de la lumière du Christ à la fontaine baptismal pour naître à la vie nouvelle au Dieu Père Fils et Esprit-Saint.

A M E N