Homélie du 28 août 2022 – Messe anticipée à Andilly – Veille de son départ

Homélie du 28 août 2022 – Messe anticipée à Andilly – Veille de son départ

Homélie 22ème Dimanche Temps Ordinaire C

Bien-aimés, à la veille de mon départ pour mon pays d’origine et de service sacerdotal, et à quelques jours du départ du Père Rémi, pour une autre paroisse dans votre diocèse, une des phrases de Ben Sira le Sage, dans la première lecture, a motivé notre méditation : « Tu trouveras grâce devant le Seigneur ». En effet, autant le Père Rémi a trouvé grâce auprès du Seigneur dans vos mûrs, entre et avec vous, ce durant cinq années, autant moi aussi, en un mois et quelques jours, joie, grâces et paix m’ont accompagné. Mais, il reste que la Parole de Dieu nous présente les modalités, les étapes à franchir, et les conditions pour trouver grâce devant le Seigneur.

Bien-aimés, notre méditation sur les propos de Ben Sira le Sage nous a donné de comprendre qu’il ne s’agit pas de trouver grâce devant n’importe qui. Il s’agit et suffit, pour nous, de trouver grâce devant le Seigneur. Et pour ce faire, considérons, à sa juste valeur, cette disposition que le Seigneur prend, toujours en premier lieu, en notre faveur. Dans la grâce à trouver devant le Seigneur, nous nous refusons de croire ou de vous dire, que l’initiative nous revient. En effet, trouver grâce devant le Seigneur est d’abord le signe que le Seigneur nous invite, tous et chacun, à ses noces, de son propre chef. En outre, la belle dynamique du salut veut que Lui, le Seigneur qui invite, ait une option préférentielle pour les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles, ceux qui n’ont pas a priori quelque chose à lui redonner. Merci au Seigneur Dieu qui nous a invités, le Père Rémi et Moi, à venir auprès de vous et a fait que nous trouvions grâce en Lui.

Bien-aimés, là où il y a quelqu’un qui invite, là se trouve celui qui est invité et qui trouve grâce devant son hôte. Il est intéressant, pour celui qui est invité, d’avoir certaines qualités. Dans la perspective du salut pour les Hébreux, l’auteur de la lettre aux hébreux s’intéresse à ce que ces derniers ont réalisé, à savoir, le simple fait de venir vers Dieu, vers la montagne de Sion, vers la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, vers l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux. Venir vers Jésus, tel a été le choix de ceux qui n’appartenaient pas encore à Jésus. C’est par cette option de venir à lui qu’ils ont trouvé grâce devant le Seigneur. Aussi, ce choix ne peut être accompagné que d’une qualité toute rare et exceptionnelle qu’est l’humilité. Celle-ci, vue comme une vertu sine qua non, nous évite toute honte face à celui qui nous invite et qui a pris sur lui de se faire humble. Mieux encore, elle est exigée ou recommandée dans l’accomplissement de toutes choses afin d’être aimé plus qu’un bienfaiteur. Elle est, contrairement à tout ce qui se dit, le fait d’un abaissement. L’humble de cœur dans ce qu’il fait et lorsqu’il est invité aux repas des noces du Seigneur, est forcément celui qui a déjà trouvé et continue de trouver grâce devant lui. Faisons tout avec humilité.

Amen.

Père Vivien

Homélie du 21 août 2022

Homélie du 21 août 2022

Homélie 21ème Dimanche Temps Ordinaire C

Bien-aimés de Dieu, dans la vie, nous avons, tous, des objectifs. Cela est d’autant plus intéressant lorsque nos objectifs concordent avec une promesse et un avenir voulus par le Seigneur, comme celui énoncé dans la page d’Evangile : « Alors, dit le Seigneur, on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le Royaume de Dieu ». Aujourd’hui plus que jamais, nos cœurs et nos âmes doivent rester concentrés sur cette ultime grâce dont nous pouvons bénéficier parce qu’elle nous est réservée et promise. Vers cette ultime terre de Dieu, vers ce paradis où des places nous sont proposées et réservées, comment ne pas se mobiliser, se remettre en question et aller de l’avant, sur la base de ce que les textes nous enseignent.

Bien-aimés, pendant qu’il est temps, notre mobilisation, pour prendre place aux sièges préparés pour nous, doit consister à nous efforcer d’entrer par la porte étroite. Ce n’est pas, par les grandes choses, par nos grands mérites, par nos seules forces, qu’on parviendra au salut de Dieu dans son royaume. C’est plutôt, entre autres, par et grâce à notre humilité que le Seigneur se penchera, se mettra la ceinture autour des reins, nous installera et nous servira. Notre mobilisation consistera, en outre, à ne pas nous mettre en retard lorsqu’il s’agit d’entrer, car le maitre de maison peut se lever à n’importe quel moment et fermer la porte. Pour éviter les grincements de dents et les pleurs parce que nous avons été interdits d’accès, ou pour ne pas avoir à entendre cette sentence aussi lourde que désagréable du genre « je ne pas d’où vous êtes », mieux vaut faire des mains et des pieds pour nous faufiler, par notre humilité, et notre attachement à l’amour de Dieu et du prochain.

Par ailleurs, la mobilisation pour accéder aux places réservées pour nous, notre tension vers le salut, ne se fait pas sans le préalable d’une remise en question quotidienne sur la base des leçons de la vie. C’est en ce sens que l’interpellation de l’auteur de la lettre aux hébreux nous semble plus que d’actualité. « Redressez les mains inertes et les genoux qui fléchissent, et rendez droits pour vos pieds les sentiers tortueux. Ainsi, celui qui boite ne se fera pas d’entorse ; bien plus, il sera guéri ». Rien ne se fait ni ne se réussit sans sacrifice, sans remise en question, sans réparation, sans désir de s’améliorer. Ainsi vers le salut, chaque fois que nous tombons, chaque fois que nous nous enlisons, notre devoir et notre droit sont de nous relever, de nous redynamiser pour courir et marcher de nouveau.

Pour nous et pour notre salut, il y a et aura toujours ce que chacun de nous devra faire pour son propre compte. Mais, il y a et il existera toujours ce que les autres peuvent faire pour nous. Le Seigneur avait annoncé ce que les rescapés feraient pour les autres : « De toutes les nations, ils ramèneront tous vos frères, en offrande au Seigneur jusqu’à Jérusalem ». La dynamique du Salut emporte avec elle tous les efforts que nous fournissons les uns pour les autres. Autant chacun améliore et augmente ses points pour gagner sa place au ciel de Dieu, autant une démarche commune, les uns pour les autres, n’est pas de trop. Dès lors, les yeux et les cœurs fixés sur la promesse de salut faite à tous et à chacun, apprenant des leçons de la vie sans nous décourager, allons de l’avant toujours plus haut, toujours plus fort avec la grâce de Dieu et nos propres concours.

Amen.

Père Vivien

Homélie du 28/08/2022 – Dernière du Père Rémi

Homélie du 28/08/2022 – Dernière du Père Rémi

« Mon fils, accompli toute chose dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. »

« Qui s’élève, sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé. »

Frères et sœurs, la liturgie de ce 22ème dimanche ordinaire oriente notre méditation sur la petitesse et l’humilité. L’auteur du livre de Ben Sirac le sage, nous disait tout à l’heure, mon fils accomplis toute chose dans l’humilité, et Jésus dans l’Évangile le confirme, en s’adressant aux juifs. « Qui s’élèvent sera abaissé et qui s’abaisse sera élevé ». Et en effet Jésus avait remarqué la manière dont les invités prennent place au repas des noces et il leur dit, quand tu es invité, ne va pas te mettre à la première place. Jésus invite à l’humilité, car celle-ci nous aide à accepter notre petitesse. Jésus lui-même a donné le plus bel exemple d’humilité en ne cherchant pas la première place, mais celle du service : « celui qui veut être le premier Qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » dit-il aux apôtres Jean et Jacques.

Bien sûr, frères et sœurs, Dieu nous encourage à développer nos talents là où nous sommes, car il n’est pas défendu d’aspirer à la réussite, de travailler pour parvenir aux premières places, de vouloir monter dans la hiérarchie, de vouloir faire partie des gagnants ; mais aux yeux de Dieu ce qui fait la grandeur d’une personne, femme ou homme, ce n’est pas forcément sa réussite, si brillante soit elle, c’est surtout la qualité d’amour et de services dont on aura fait preuve à l’égard de son prochain, quelque soit la place qu’il aura réussi à atteindre dans la société.

Oui Jésus ne nous invite pas à être les derniers et ne nous reproche pas de vouloir arriver aux premières places, si l’on est doué pour cela, mais à condition que ce soit toujours pour se mettre au service des autres par amour et dans l’humilité. Saint-Paul le disait aux chrétiens de Philippe : « ne faites rien par rivalité ni par gloire, mais avec humilité et amour. »

Alors frères et sœurs ne restons pas enfermé dans le cercle des amis, sachons ouvrir notre cœur et notre table à ceux et celles qui sont différents de nous, comme Jésus nous le disait tout à l’heure. « N’invite pas des amis, des fiers, mais invite tous ceux et celles qui ne peuvent pas te rendre en retour. » Le Christ nous rassemble ce matin, de toute culture, à sa table eucharistique pour nous nourrir de son corps, comme Il nous rassemblera un jour à sa table du banquet éternel. Vivons déjà cette fraternité à travers cette célébration eucharistique, afin d’y communier un jour avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit à la table du banquet éternel pour les siècles des siècles.

Amen.

Père Rémi

Prière universelle du 28/08/2022

Prière universelle du 28/08/2022

Seigneur, en cette période de canicule, nous te prions pour toutes les personnes souffrant de faim et de déshydratation. Donne-leur le courage et la force de se battre pour surmonter cette épreuve, mais aussi quelqu’un sur leur route pour les aider.

Seigneur, nous te prions.

Seigneur, cet été, nous avons pu voir des hectares entiers brûler, comme en Gironde par exemple. Pour éviter le plus possible des dégâts humains et environnementaux, nous te confions tous les pompiers qui ont été mobilisés jour et nuit, pour faire le moins de ravages possible. Accompagne-les dans leur mission est leur poursuite de dévouement.

Seigneur, nous te prions.

En ce dernier dimanche avant la rentrée des classes, nous te confions aujourd’hui tous les enfants qui retournent sur les bancs de l’école.

Accompagne-les afin qu’ils puissent tout au long de cette année, continuer à croire en toi tout en faisant leurs études. Nous te confions aussi tout le corps enseignant, donne-leur la santé pour qu’il puisse accompagner et instruire les petits comme les plus grands cette année.

Seigneur, nous te prions.

Enfin, en cette dernière messe du père Rémi, prions pour lui, afin qu’il puisse accompagner sa prochaine paroisse comme il l’a très bien fait pour nous. Soutiens-le dans sa mission en France pour qu’il puisse rentrer chez lui dans les meilleures conditions.

Seigneur, nous te prions.

La Prière Universelle (la PU)

La Prière Universelle (la PU)

Certains font des choses très longues et très compliquées pour cette prière qui conclue la « Liturgie de la Parole ». Il est possible de s’inspirer des textes du jour, mais cela n’a aucune obligation ! C’est même presque du « sur plus » et c’est dommage !

La PU a entre 3 et 5 intentions. En faire plus n’a aucun sens !

Les intentions sont plus ou moins normalisées (voir visuel) mais cela reste tout de même assez vaste pour nous laisser libre de nos mouvements. Il est possible de les faire coller au thème général de la messe (ex : dimanche des migrants, messe des malades, messe avec le CCFD, messe des familles …)

En général, s’il y a une 5ᵉ intention, elle est ciblée sur un fait extraordinaire du jour ou de l’actualité (ex : les baptisés du jour, une ville avec laquelle on est jumelée qui a souffert des incendies …)

Récapitulatif sur la PU
Visite aux malades

Visite aux malades

Si vous apprenez qu’une personne est hospitalisée que ce soit à l’hôpital ou à domicile. Il est important qu’elle sache, ainsi que sa famille, que l’Église et la communauté paroissiale ne l’abandonnent pas.

À l’hôpital

Si la personne souhaite recevoir la visite d’un membre de l’aumônerie catholique de l’hôpital il suffit d’en exprimer la demande auprès de l’infirmière du service. Cette personne transmettra la demande au service de l’aumônerie.

Un aumônier (laïc ou religieux) viendra alors auprès du patient. En cas de demande du sacrement des malades, un prêtre sera appelé.

À domicile

Si la personne souhaite recevoir la visite d’un membre du Service Évangélique des Malades (SEM) passe vous amener la communion. En cas de demande du sacrement des malades, un prêtre sera appelé.

Votre curé de Soisy / Andilly

Une intention de messe – Un cadeau pour l’éternité

Une intention de messe – Un cadeau pour l’éternité

Vous pouvez faire dire une messe pour un proche, un défunt, une intention qui vous tient à cœur.

Pour un défunt

En nous indiquant le nom et le prénom

Vous demandez à Dieu de l’accueillir auprès de Lui dans son Royaume. C’est aussi pour vous et vos proches le meilleur moyen de conserver, bien vivante, sa mémoire.

Pour les vivants

Vous présentez au Seigneur « votre intention particulière »

En indiquant son/ses nom(s) et prénom(s)

Vous demandez aussi à Dieu d’aider vos parents, enfants, amis, voisins… à passer un moment difficile : maladie, échec, difficultés familiales …

En action de grâce

Vous demandez une messe tout simplement pour dire merci au Seigneur.

Vous demandez au presbytère ou à la sacristie l’intention pour laquelle vous voulez que la messe soit célébrée selon les 3 types d’intention ci-dessus.

Le prêtre recevra vos intentions et les présentera pendant la messe.

Vos offrandes

Le montant demandé par la Conférence des évêques de France est de 18€. Vous pouvez donner plus. Mais en aucun cas la grâce reçue ne dépend de la somme !

En demandant la célébration d’une messe à vos intentions, par votre offrande, vous apportez une aide matérielle au prêtre.

Votre curé de Soisy / Andilly

La Prière Pénitentielle

La Prière Pénitentielle

Cette prière est dans la première partie de la messe. Nous venons de rentrer et nous reconnaissons que nous sommes pécheurs.

Il y a 3 formes :

  • Je confesse à Dieu + Refrain (en français ou en grec)
  • Chant avec strophes + Refrain (en français ou en grec)
  • Intentions de prière+ Refrain (en français ou en grec) –> très peu utilisée, car souvent les intentions ne sont pour la prière pénitentielle
Récapitulatif d’une prière pénitentielle
Lundi 15 août 2022 – Homélie

Lundi 15 août 2022 – Homélie

Assomption

« De Marie qu’on publie et la gloire et les grandeurs. Amen ! Qu’on l’honore, qu’on l’implore, qu’elle règne sur nos cœurs. » C’est, avec l’inspiration que nous donnent ces mots, que nous voulons célébrer dignement la Vierge Marie, Mère de notre Seigneur Jésus Christ, en son assomption, en sa montée au ciel de Dieu. Montée au ciel, assumée par Dieu qui lui a donné de vivre et de réaliser sa sainte volonté sur terre, nous croyons que Marie attend de nous que nous puissions la publier, comme toutes ces générations qui ont bien su le faire, l’honorer, l’implorer et la laisser régner sur nos cœurs. N’est-ce pas là tout un programme qui déroule le plan de l’assomption de la Vierge Marie ? En effet, autant Marie est assumée par Dieu, autant nous devons l’assumer, nous ses enfants.

Pour mener à bien cette belle perspective de publier de Marie sa gloire (valeur) et ses grandeurs, nous faisons écho à la vision que Saint Jean a eu dans le livre de l’Apocalypse, la concernant. De Marie, nous ne nous contentons pas seulement d’enseigner qu’elle a eu la joie, comme femme choisie entre toutes les femmes, de mettre au monde un fils qui est le berger de toutes les nations, les conduisant avec un sceptre de fer. Nous faisons mieux et plus, en publiant les circonstances dans lesquelles elle est parvenue à réaliser le salut, la puissance et le règne de notre Dieu et donc le pouvoir de son Christ. En effet, Marie, nous la publions en ce qu’elle a connu les douleurs et la torture d’un enfantement, qu’elle a su protéger son fils contre les assauts de l’ennemi, afin que le plan de salut de Dieu s’accomplisse.

Après avoir publié notre Maman Marie, en si peu mais grandes choses, nous voulons l’honorer, autrement dit lui rendre l’honneur qui lui est dû. Marie, nous l’assumons ; Dieu l’assume, parce qu’elle s’est assumée comme une femme, choisie entre toutes les femmes, qui appartient à Dieu et dont le cœur ne battait que pour Dieu à qui elle a dit son fiat, son consentement à le suivre dans le projet de salut des nations. D’ailleurs, l’Apôtre Paul nous enseigne que Dieu honore la vierge Marie en lui donnant de recevoir la vie puisque, après le christ, cette vie donnée revient à ceux qui appartiennent au Christ, parmi lesquels donc Marie. Nous assumons qu’elle est dans la pleine vie de Dieu puisqu’elle est honorée comme celle qui s’est totalement dévouée à Dieu, celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part de Dieu.

Enfin, nous l’implorons et voulons qu’elle règne sur nos cœurs. Malgré notre publicité et notre hommage honorifique à la Vierge Marie, nul d’entre nous ne la proclame déesse. Nous la plaçons à la place qui lui est donnée. Ainsi nous l’implorons en tant que le Seigneur a fait pour elle des merveilles, qu’il s’est penché sur la servante qu’elle est. Nous l’implorons car elle a un cœur aimant qui sait se plier aux demandes de ses enfants pour les présenter, à son tour, à son Fils.

Nous ne publions pas pour oublier. Nous n’honorons pas pour ensuite déshonorer. Nous n’implorons pas pour, par la suite, refuser d’être fidèle. Nous sommes de ceux qui aiment Marie parce qu’en son cœur elle a aimé son Fils et lui a appartenu comme disciple et servante. Elle règne dans nos cœurs car en nos cœurs, règne le Christ. Elle règne sur nos cœurs, car nous ne pouvons pas ne pas aimer celle qui a porté, en son sein, notre Sauveur. Elle règne dans nos cœurs car tout simplement elle est Marie, et nous l’assumons.

Père Vivien

Dimanche 14 août 2022 – Homélie

Dimanche 14 août 2022 – Homélie

20ème Dimanche Temps Ordinaire C

 Bien-aimés de Dieu, de tout ce que nous pouvons retenir de la lettre aux Hébreux, nous ne saurions faire fi de l’appel à ne pas être « accablés par le découragement ». L’auteur de cette lettre ne s’est pas privé d’interpeler les hébreux enclins à se décourager sur le chemin de la foi, d’un nouvel engagement à la suite du Christ, d’un choix d’abandonner le péché. Il nous a paru nécessaire de nous arrêter, à la lumière de cette interpellation, sur notre tendance quotidienne ou intermittente de nous décourager en divers domaines, surtout en matière de vie de foi. Ainsi, au souvenir des lectures qui viennent d’être faites, nous remarquons des manières de faire ou d’être vouées à la construction d’un mode de vie anti-découragement.

            Bien-aimés, ce que nous vous dirons sur Jésus, suscitera, en certains d’entre nous, cette envie de dire que cela est d’une autre époque. Mais, nous croyons fermement, pour notre gouverne personnelle et pour un coaching qui sied en termes d’accroissement spirituel, qu’en Jésus nous avons et trouvons le modèle par excellence de l’endurance. D’ailleurs, lorsque l’auteur de la lettre aux Hébreux présente le Christ, il déclare ceci : « Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et il siège à la droite du trône de Dieu ». A vrai dire, entre la joie qu’il avait déjà d’annoncer la sainte volonté de Dieu et de s’épanouir au milieu d’un monde à porter vers le salut, et le début de sa passion le conduisant sur le chemin de la croix, cet ignominieux supplice, Jésus aurait pu prétendre à un découragement, somme toute, normal ou compréhensible. Mais en fait, Jésus n’a jamais eu le temps, ni le besoin, encore moins l’intention de se décourager. Pour preuve, l’auteur de la lettre aux Hébreux, voulant mettre en exergue le fort mental du Christ, relève que non seulement il n’a pas eu honte du supplice, mais encore il a méprisé cette honte. Dans le même sillage, lorsque le Christ annonce ses souffrances et sa future mort sur la croix, il utilise les signes du feu qu’il va, de son initiative, apporter sur la terre et du baptême, donc de l’eau, qu’il va recevoir. Point de découragement en Jésus, car c’est lui qui déclare son impatience à ce que le feu du Saint Esprit embrase le monde et son devoir de recevoir ce baptême de sang sur la croix, malgré l’angoisse qui est la sienne jusqu’à ce qu’il soit accompli. Le découragement n’est pas inscrit dans le vocabulaire de Jésus, car il ne peut exister en Lui qui, sachant qu’il devait aimer les siens jusqu’au bout (Jn 13), manifeste une détermination farouche malgré les angoisses et les risques de honte et que sais-je encore.

            Si le découragement a été notre quotidien, s’il a souvent pris le dessous sur nous, cela n’a jamais été le cas pour Jésus et pour Jérémie malgré l’hostilité qu’il a subie. Ce qui, au-delà du modèle de Jésus et de Jérémie, devrait nous empêcher de nous décourager, c’est de nous dire et rappeler, chaque fois ou tous les jours, que nous n’avons pas encore fini de résister jusqu’au sang dans la lutte que nous menons contre le péché et sur le chemin de la foi. C’est enfin de pouvoir, comme le psalmiste, croire et espérer que, de l’horreur du gouffre, de la vase et de la boue de nos épreuves, le Seigneur nous tire, nous fait reprendre pied sur le roc et raffermit nos pas. Au lieu de laisser notre esprit s’engloutir dans les pensées qui mènent au stress sans qu’on ne puisse être productif, disons-nous que le Seigneur pense à nous, se penche vers nous pour entendre notre cri.  

Père Vivien