Dimanche 5 avril 2020 – Dimanche des Rameaux – Homélie

Dimanche des Rameaux – Année A

« Dans son obéissance, le Christ est allé jusqu’à la mort, la mort de la croix, c’est pourquoi Dieu l’a élevé plus haut que tout. »  « Les foules qui marchaient devant Jésus criaient : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. »

Frères et sœurs avec ce dimanche des Rameaux, nous entrons dans les jours où les souffrances du Christ sont portés à leur paroxysme extrême. Nous venons de l’entendre dans le récit de la Passion. Le Christ met en évidence ces paroles :« il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Par son amour pour les hommes, le Christ donne sa vie sur la croix, et quelle mort ! Une mort infâme réservée aux grands criminels. Il est comme cette agneau de Dieu conduit à l’abattoir sur la colline du Golgotha. Aujourd’hui, par ce dimanche des Rameaux, le Christ entre triomphalement à Jérusalem acclamé par une foule immense : « Hosanna au fils de David, béni soit celui qui vient. » Cette même foule réclamera sa mort le Vendredi saint en criant : « Crucifie-le ! » « Il faut qu’un seul homme meurt pour tout le peuple » ou encore : « que son sang retombe sur nous et sur nos enfants. » Jésus, aujourd’hui en ce dimanche, accueille cet hommage qui lui est rendu en montant sur un âne, non pas comme un roi puissant, mais comme un roi serviteur, comme il le disait : « je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir et donner ma vie pour la multitude. »

Oui, frères et sœurs, devant ces accusateurs, les uns sont aveuglés par l’orgueil du pouvoir tels Caïphe et Pilate en livrant l’innocent, les autres, tels les grands prêtres, envahis par la peur de perdre leur autorité, demandent la mort du Juste : « Crucifie-le ! Nous n’avons d’autre roi que César.

Mais Jésus, devant toutes ces accusations, ne revendique rien, lui l’égal de Dieu, il s’est abaissé par amour pour nous. Abandonné de tous, même de ces amis, Pierre et ses compagnons, il prend résolument le chemin du calvaire, il porte sur ces épaules nos péchés, et dans ses derniers moments, il nous pardonne : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Oui, frères et sœurs, heureusement, sur la route du calvaire un homme l’aide à porter la croix, Simon de Cyrène, il nous représente tous. Une femme essuie son visage, une certaine Véronique, visage sanguinolent de sueur. Marie et Jean au pied de la croix viennent partager les derniers moments de Jésus.

Oui, frères et sœurs, comme Pilate, il nous arrive de nous laver les mains pour sauvegarder notre tranquillité. Comme les apôtres, il nous arrive de baisser les bras, de démissionner devant les difficultés, devant nos responsabilités, mais aussi il nous arrive d’agir comme Simon de Cyrène et comme Véronique, en partageant le fardeau des autres, en venant en aide à ceux qui souffrent, en rendant visite aux malades, en posant un regard d’amour sur toute personne, et beaucoup le vivent actuellement en ce temps de maladie, en se mettant au service de leur frères et sœurs : les médecins, le personnel soignant. Toutes personnes, ce sont des Simon de Cyrène, des Véronique, qui aident, qui soignent Jésus à travers ces malades du coronavirus. Regardons Jésus qui monte triomphalement à Jérusalem pour donner sa vie par amour pour nous, comme ces médecins et le personnel soignant, qui eux aussi donne leur vie pour sauver des vies. Soyons unis au Christ et unis aux médecins et personnels soignant comme nous le faisons tous les soirs dans nos appartements, dans nos villages et campagnes, surtout en cette semaine qui nous  prépare à célébrer le triomphe pascal, la mort et la résurrection du Christ, le cœur de notre foi chrétienne. Comme le disait l’apôtre saint Paul : « si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi. »

Frères et sœurs, en entrant dans cette Semaine Sainte, nous sommes invités à témoigner que le Christ n’est pas entré à Jérusalem pour mourir inutilement, mais par amour pour nous. Engageons-nous au cours de cette Semaine Sainte à faire triompher cet amour du Christ dans nos différents milieux de vie, même dans le confinement auquel nous sommes soumis. Vivons intensément ces trois jours saints : le Jeudi Saint : fête du sacerdoce en union avec tous les prêtres, le Vendredi Saint où le Christ se donne par amour pour nous sur la croix, le dimanche de Pâques : la résurrection du Christ, source et sommet de notre foi. Oui, dans notre confinement, ne perdons pas l’espérance et que la joie de la célébration du mystère pascal nous habite en ce moment d’épreuve, en nous soutenant mutuellement avec foi, amour et charité.

A M E N