Jeudi 21 mai 2020 – Ascension – Homélie

Jeudi 21 mai 2020 – Ascension – Homélie

Ascension de notre Seigneur – Année A

« Allez dans le monde entier, proclamez la Bonne Nouvelle à toutes les nations, baptisez au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre ; et moi je serais avec vous jusqu’à la fin du monde. »

Frères et sœurs, au moment de prendre congé de ses Apôtres pour retourner à son Père, le Christ leur confie la mission de continuer son œuvre : « Allez donc de toutes les nations faites des disciples. » Ces paroles du Christ sont toujours actuelles : c’est à nous chrétiens aujourd’hui qu’incombe la mission d’évangéliser. L’annonce de la Bonne Nouvelle donnée par Jésus au jour de son Ascension doit-être proclamée. Là où est la tristesse, nous devons mettre la joie, là où sont les ténèbres, nous devons apporter la lumière, là où est le doute, nous devons proclamer la vérité, là où est le découragement, nous devons redonner l’espérance, surtout en ce moment que nous vivons. Oui, être témoin du Christ, telle est notre mission, celle qu’avait confiée le Christ le jour de son Ascension. « Allez, vous serez mes témoins. » Ces paroles restent vraies pour nous, chrétiens d’aujourd’hui, quels que soient notre degré d’instruction, nos occupations, notre situation sociale. Le baptême a fait de nous des membres vivants de l’Eglise, et comme tels, nous avons à partager la tâche qui est la sienne : évangéliser, annoncer la Bonne Nouvelle du mystère pascal.

Alors, frères et sœurs, quels témoins de l’Evangile devons-nous être aujourd’hui ? Des témoins fidèles, assez humbles pour ne rechercher que la gloire de Dieu et le bien de nos frères, sans vouloir nous mettre personnellement en exergue, pour transmettre dans la pureté des enseignements du Christ. Des témoins discrets qui savent faire preuve de compréhension et de délicatesse pour ne pas exiger des autres plus qu’ils ne peuvent porter. Des témoins débordants d’amour, remplis de l’amour du Christ, désireux de le faire partager aux autres, avoir le cœur transpercé par la charité du Christ, voilà ce que le Christ nous confie aujourd’hui, en ce jour de son Ascension, comme il l’avait fait il y a de cela 2000 ans à ses Apôtres.

Aujourd’hui, par son Ascension, Jésus termine sa présence physique sur terre et désormais il sera présent en nous spirituellement à travers ses témoins qui feront connaître sa parole, c’est-à-dire à nous qui avons reçu son Esprit le jour de notre baptême. Nous avons la charge de faire connaître le message de Pâques comme les Apôtres l’avaient fait en recevant l’ordre d’aller dans toutes les nations en baptisant au nom du Père et du fils et du Saint Esprit. Cette consigne donnée par Jésus le jour de son Ascension nous incombe à nous chrétiens. Témoigner qu’il est vivant et qu’il agit à travers nous par l’action de son Esprit-Saint. Jésus est présent par sa parole : « qui vous écoute m’écoute » nous dit Jésus. Quand nous partageons sa Parole comme actuellement dans nos familles en ce moment de confinement, Jésus est présent. Nous pouvons à notre manière témoigner de lui dans nos familles à travers les gestes que nous posons avec les autres surtout actuellement, gestes de bienveillance, de fraternité, d’attention. N’est-ce pas être témoins du Christ que d’accueillir toute personne et que d’avoir de la compassion pour tous, comme ceux qui se donnent aux autres en cette période difficile.

Oui, frères et sœurs, en ce jour de l’Ascension, Jésus nous dit de prendre le relais : « vous serez mes témoins, » et de prendre part dans cette annonce de la Bonne Nouvelle. Oui, l’Ascension nous demande de ne pas nous installer, mais de nous désinstaller en vue de proclamer la Bonne Nouvelle à toute personne de bonne volonté. Et cette mission de l’annonce demande la générosité et la disponibilité du témoin qui fait preuve de confiance totale à celui qui nous envoie : le Christ.

Oui, frères et sœurs, soyons aujourd’hui des témoins du Christ dans cette mission de l’annonce de la Bonne Nouvelle, les pieds sur la terre et les yeux levés au ciel pour que l’homme soit vivant et debout pour louer la gloire de Dieu malgré la situation difficile que nous vivons parce que le Christ est avec nous. Gardons cette confiance en lui en ce moment. Lui qui est monté vers son Père et notre Père, vers son Dieu et notre Dieu, il nous a promis qu’il ne nous laissera pas orphelins, car son Esprit viendra sur nous et nous fortifiera dans nos moments d’épreuves. Vivons dans cette espérance au Dieu Père, Fils et Esprit-Saint. A lui honneur et gloire pour les siècles des siècles.

A M E N

Dimanche 17 mai 2020 – Homélie

Dimanche 17 mai 2020 – Homélie

6ème dimanche de Pâques – Année A

« Moi, je prierais le Père, et il vous donnera un autre défenseur qui sera pour toujours avec vous : c’est l’Esprit de vérité. Je ne vous laisserai pas orphelins »

Frères et sœurs, nous voici à quelques jours de l’Ascension. L’évangile de ce sixième dimanche de Pâques nous dit que le Christ, au moment de quitter ses Apôtres, leur a promis de leur envoyer l’Esprit-Saint pour les remplir de lumière et de force, et les rendre capable d’accomplir leur mission de messagers de la Bonne Nouvelle, en dépit de toutes difficultés. C’est ce même Esprit que nous avons reçu le jour de notre baptême et à la confirmation : il habite en nous, avec la surabondance de ses dons, pour nous permettre de réaliser en nous et autour de nous, l’œuvre du Seigneur.

En effet, depuis ce temps pascal, chaque dimanche le Christ nous révèle un aspect de sa personne pour nourrir notre foi pascale. Il se présente à nous comme le Bon Pasteur qui prend soin de ses brebis, il est la Porte qui conduit vers le Père, il nous dit qu’il est le Chemin, la Vérité et la Vie, personne ne va vers le Père sans passer par lui, lui seul peut nous conduire à son Père parce qu’il vient du Père, et pour cela il faut croire en lui, lui faire confiance, et agir selon sa volonté. En ce sixième dimanche, avant de quitter les siens, il leur promet de leur envoyer l’Esprit-Saint pour les remplir de sa force, et il leur promet qu’il ne les laissera pas orphelins. L’Esprit-Saint les remplira de force, et malgré son absence physique, il sera présent en eux spirituellement par l’Esprit-Saint qu’il leur enverra. Les Apôtres seront capables de témoigner par sa force de l’Esprit-Saint. Cet Esprit-Saint, les Apôtres le recevront le jour de la Pentecôte, il les fera sortir de la peur pour être témoins du Christ.

La première lecture que nous venons d’entendre, confirme la force de l’Esprit-Saint en œuvre chez l’Apôtre Philippe qui proclame sans peur la Bonne Nouvelle dans le territoire de Samarie. Il proclame le mystère de la mort et de la résurrection du Christ et invitant les habitants de la Samarie à adhérer à la foi au Christ ressuscité qui est vivant au milieu de ceux qui croient en lui. « Si vous m’aimez vous resterez fidèles à mes commandements » dit Jésus. Cette fidélité aux commandements, les Apôtres la vivront dans cette annonce du message de Pâques, et c’est la puissance de l’Esprit-Saint qui a permis à Philippe de s’adresser aux habitants de Samarie pour qu’ils adhérent à la foi au Christ mort et ressuscité.

Cette annonce de la Bonne Nouvelle nous incombe aujourd’hui, nous qui avons reçu l’Esprit-Saint le jour de notre baptême et en plénitude le jour de notre confirmation. Nous ne devons pas avoir peur, même si les conditions ne sont pas favorables, car Jésus nous dit qu’il sera toujours avec nous. Il est avec nous durant ce moment d’épreuve, et traversons cette crise avec patience, confiance et foi. Soyons toujours prêts pour rendre compte de notre espérance et de notre foi au Dieu amour qui nous parle par son Fils Jésus mort et ressuscité et qui agit en nous par son Esprit répandu en nos cœurs. Jésus nous a dit qu’il ne nous laissera pas orphelins, l’Esprit-Saint agira en nous et nous fortifiera.

Ces paroles de Jésus sont actuelles en ce moment de pandémie, il est présent dans nos familles églises domestiques et il agit à travers ces personnes qui se mettent au service des autres, à travers ces bénévoles, à travers ces gestes de solidarité et de bienveillance donnés et témoignés au quotidien, c’est l’Esprit de Jésus qui agit en eux. Demandons cette force de l’Esprit-Saint en ce moment difficile pour ne pas mettre notre foi en veilleuse, mais témoignons comme Philippe, Pierre et Jean, de notre foi au Christ mort et ressuscité en nous rendant disponibles, pour donner à ceux qui doutent ou qui ont peur, des motifs d’espérance. Que cet Esprit promis par le Christ que nous avons reçu le jour de notre baptême et notre confirmation continue de nous éclairer et de nous fortifier durant ce moment difficile de la pandémie pour que notre foi soit plus vive et que le manque de l’Eucharistie dans la communion au Corps du Christ ne nous décourage pas, mais que nous découvrirons l’écoute de la Parole comme nourriture de vie éternelle pour une véritable communion avec le Christ. A lui honneur et gloire pour les siècles des siècles.

A M E N

Dimanche 10 mai 2020 – Homélie

Dimanche 10 mai 2020 – Homélie

5ème dimanche de Pâques – Année A

« Moi je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Personne ne va vers le Père sans passer par Moi. »

Frères et sœurs, dimanche dernier, le Christ se présentait à nous sous les traits du Bon Pasteur qui connaît ses brebis, qui est la Porte. Celui qui entre par cette Porte sera sauvé. Il est ce Bon Pasteur qui est venu pour que nous ayons la vie en abondance. Aujourd’hui, en ce cinquième dimanche, il nous dit qu’il est le Chemin, la Vérité et la Vie et que nous devons croire en Lui pour avoir la vie en abondance, la vie qu’il reçoit de son Père.

En effet, beaucoup de gens disent : « Je suis croyant. » C’est vrai, beaucoup croient en Dieu de par le monde. Les chrétiens, les Juifs, les musulmans et bien d’autres encore, mais ce qui nous spécifie nous chrétiens, ce n’est pas simplement croire en Dieu, c’est croire en Jésus Christ mort et ressuscité. « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi », nous dit Jésus en ce jour.

Croire en Jésus Christ, c’est l’avoir choisi comme lumière pour notre vie, c’est lui faire confiance, c’est de nous référer à lui dans les décisions que nous prenons au quotidien de notre vie, c’est tenir compte de ses paroles pour éclairer notre comportement dans la vie de tous les jours. C’est ce que les Apôtres ont compris dans la première lecture pour continuer à annoncer la Bonne Nouvelle en choisissant sept hommes qui mettront au service de leurs frères dans la diaconie.

Croire en Jésus Christ, Chemin, Vie et Vérité, c’est mettre notre confiance en lui car il nous donne, par sa mort et sa résurrection, la vie de son Père, et c’est reconnaître en lui qu’il est capable de nous faire renaître à la vie et à l’espérance. Ainsi dira-t-il : « Je suis venu pour que tous aient la vie et l’aient en abondance. » Il est la voie, le chemin qui mène au Père donc au bonheur, il est l’unique et parfait médiateur qui nous relie et nous conduit à Dieu. « Nul ne va vers le Père, sans passer par moi », ou encore : « Nul ne sait le chemin qui conduit au Père, sinon celui qui est venu de Dieu. » Jésus est le seul qui mène au Père : voilà celui auquel, nous chrétiens, nous croyons.

Il est la Vérité. Fils de Dieu, il partage son intimité. Nul ne peut parler du Père sinon le Fils et celui à qui le Fils l’a révélé. Alors, nous chrétiens, tenons-nous à l’écoute de sa parole afin d’y adhérer pleinement sans ombre d’une réticence.

Il est la Vie, celle qui vient de Dieu. Cette vie de son Père, il nous la transmet par son Eglise, par les sacrements qu’elle administre, par l’enseignement qu’elle nous dispense en son nom.

Saurons-nous reconnaître ce Jésus, Chemin, Vérité, et Vie, en ce moment de difficulté où nous risquons de mettre notre foi en veilleuse en nous demandant quel est ce Dieu qui demeure insensible à notre souffrance ? Oui, Jésus, Chemin, Vérité et Vie, nous croyons qu’il est là présent dans nos moments de souffrance comme dans nos moments de joie. N’abdiquons pas et ne doutons pas qu’il est le Chemin, la Vérité et la Vie qui conduit au Père et qui nous donne la vie en abondance.

Dans nos églises domestiques que sont nos familles, continuons de nous nourrir de la parole du Christ Chemin, Vérité et Vie, et de croire en lui en vue de préparer nos rencontres communautaires dans notre église paroissiale. Oui, frères et sœurs, avec Jésus Chemin, Vérité et Vie, laissons-nous guider, éclairer par lui durant cette période de confinement en nous nourrissant de sa Parole et en manifestant notre charité fraternelle par l’attention aux autres à travers la prière. Continuons de prier pour ceux et celles qui se donnent aux autres à travers de petits gestes de solidarité et de bienveillance, pour le personnel soignant, à tous les bénévoles. Que Jésus, Chemin, Vérité et Vie, soit au milieu d’eux comme celui qui sert.

A M E N

Dimanche 3 mai 2020 – Homélie

Dimanche 3 mai 2020 – Homélie

4ème dimanche de Pâques – Dimanche des vocations – Année Z

Moi je suis la porte des brebis, si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. Je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance.

Frères et sœurs, nous célébrons, en ce quatrième dimanche, le dimanche du Christ Bon Pasteur et journée mondial de prière pour les vocations religieuses et sacerdotales. Le Christ se présente à nous sous les traits du Bon Pasteur qui prend soin de ses brebis, et également comme la porte qui ouvre sur la bergerie. Il est ce bon pasteur qui nous connaît chacun par son nom et qui, pour nous conduire à son Père et nous introduire chez lui, n’a pas hésité à payer de sa personne et à verser le prix le plus fort : celui de mourir sur la croix pour nous sauver.

Oui, Jésus, le Bon Pasteur, est cette porte qui nous conduit vers le Père. Il disait : « Ceux qui sont venus avant moi sont tous des voleurs et des bandits, mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi je suis la porte, si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. » Mais loin pour Jésus de ne pas reconnaître l’esprit de son Père qui agit et qui est à l’œuvre chez les païens. Quand il répond à ses disciples : « Qui n’est pas contre nous est pour nous », ou encore, « beaucoup viendront d’horizons divers et prendront place au banquet céleste », Jésus, le Bon Pasteur, qui connaît ses brebis et qui est la porte, centre son message sur le salut qu’il apporte et en dehors de lui points de salut. Jésus, en étant le Bon Pasteur qui connaît ses brebis, nous invite à nous méfier de ces faux bergers, de ces marchands de sagesse qui trompent les gens, qui déforment la parole de Dieu à leur convenance, toutes ces sectes qui proposent le sensationnel pour nous égarer, ces bergers qui font la gloire de leur personne au lieu de s’occuper des brebis. Ce sont ces bergers que Jésus qualifie de bandits et de mercenaires qu’il faut éviter.

L’Eglise, en dédiant ce quatrième dimanche, journée mondiale de prière pour les vocations religieuse et sacerdotales, nous donne comme modèle le Christ Bon Pasteur qui guide et indique le chemin qui guérit et nourrit par son attention à toute personne et par son amour à chacun de nous. Il est ce Bon Pasteur qui a besoin des ouvriers pour paître son troupeau avec bienveillance, amour et charité. Et cet appel du Christ Bon Pasteur s’adresse à tout homme, toute femme, sans distinction de classe sociale, car l’appel à la vie religieuse ou sacerdotale ne s’adresse pas à quelques familles, à quelques privilégiés, mais à tout homme, à toute femme de bonne volonté. Dieu appelle qui il veut, pauvre ou riche, pour être témoin de son amour sans condition. Cet appel peut être aussi passer par des familles, des communautés ou par personnes qui suscité chez les jeunes un désir de se donner totalement à Dieu.

Alors serons-nous aujourd’hui ces communautés, ces familles, ces personnes qui suscitent ce désir chez les jeunes gens de se donner totalement au Seigneur ?

Le Christ Bon Pasteur qui nous connaît, compte sur nous aujourd’hui pour éveiller chez les jeunes cette vocation de le suivre dans la vie religieuse et sacerdotale, pour faire connaître son message d’amour et de paix en ce monde si troublé.

Le Christ Bon Pasteur a besoin de nous, des ouvriers pour sa vigne, pour donner à ceux qui doutent des motifs d’espérance au moment où nous traversons des difficultés à cause de cette maladie, des ouvriers qui n’ont pas peur de risquer leur vie pour sauver le troupeau comme le font déjà tout le personnel soignant de nos hôpitaux, en ce moment de pandémie.

Le Christ Bon Pasteur, en ce quatrième dimanche, nous dit : « Je suis la porte des brebis, celui qui passe par moi sera sauvé. » Passons par lui, par la porte qu’il nous ouvre pour aller vers son Père en demeurant fidèle à sa parole. Demandons au Christ Bon Pasteur, en ce dimanche, d’ouvrir les cœurs de jeunes gens à son appel pour se donner généreusement à son service et à celui de leurs frères, comme le font tout le personnel de la santé, en ce moment que nous vivons.

Christ Bon Pasteur nous a aimé. Que cet amour du Christ nous pousse à nous donner les uns pour les autres dans une véritable charité communautaire et paroissiale, en ce moment où nous vivons éloignés les uns des autres. Prions en ce dimanche pour tous ceux et celles qui sont dans les séminaires ou dans les noviciats, qui se préparent à donner leur vie au service de leurs frères et sœurs dans la vie religieuse et sacerdotale. Que le Christ Bon Pasteur les soutiennent jusqu’au bout de leur marche vers la consécration religieuse et sacerdotale. Prions aussi pour les communautés qui manquent de prêtres, que Dieu suscite au sein de ces communautés de nombreuses vocations auprès des jeunes qui répondent généreusement à l’appel du Christ Bon Pasteur. A lui gloire et puissance pour les siècles des siècles.

A M E N

Dimanche 26 avril 2020 – Homélie

Dimanche 26 avril 2020 – Homélie

3ème dimanche de Pâques – Année A

« Tandis qu’ils parlaient et discutaient entre eux, Jésus lui-même s’approcha et il marchait avec eux, mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. »

Frères et sœurs, dimanche dernier, c’était Saint Thomas qui voulait voir, toucher Jésus pour croire, et après l’avoir fait, il passera de l’incroyance à la foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » s’exclame-t-il. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu », lui répond Jésus. Foi et confiance totale en Jésus dont fait preuve Saint Thomas, et cela doit nous donner un exemple pour vivre ce temps de confinement.

Aujourd’hui, c’est au tour de deux disciples d’Emmaüs, qui, devant tout ce qui s’est passé le Vendredi Saint, ont perdu tout espoir et quittent la ville de Jérusalem découragés et même révoltés contre les prêtres qui ont crucifié celui qui ils avaient toute leur confiance. Pourtant une rumeur fait état d’évènements troublants : le corps de Jésus a disparu, des femmes ont eu une apparition, mais cela ne les empêche pas de quitter Jérusalem, cette ville qui a anéanti leur espoir. Et voilà que sur leur route vers Emmaüs, ils font la rencontre d’un inconnu qui vient partager leurs préoccupations du moment. Cet inconnu ne se fait pas connaître, ne se présente pas, il se contente seulement de les écouter. Ils se livrent à lui en lui faisant part de leur détresse. Cet inconnu prend le temps de leur parler, de leur expliquer tout ce qui concernait ce Jésus de Nazareth crucifié par les grands prêtres. Cet inconnu termine le partage de la parole par un autre signe, celui du partage du repas, et là, leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent, et à l’instant, le Ressuscité disparaît.

Oui, frères et sœurs, nous vivons en ce moment de confinement, ce temps de l’écoute de la parole, dans nos églises domestiques, nos familles. Le Christ ressuscité est présent au milieu de nous, il nous nourrit de sa parole que nous partageons en famille, il nous nourrira bientôt de son corps dans notre église paroissiale. Gardons cette joie comme les deux disciples d’Emmaüs !

Les deux disciples passent du doute à la foi, du découragement à l’espérance, de la fuite à la mission. Ils bravent la nuit pour retourner à Jérusalem en vue de partager de ce qu’ils ont entendu et vu. Le Ressuscité est vivant, il leur a parlé, il leur a expliqué les Écritures, il leur a partagé le pain comme il l’avait fait le Jeudi Saint. Les autres leur racontent qu’il leur est apparu aussi. Il est vivant !

Et nous frères et sœurs, quel sera notre Emmaüs pour rencontrer le Christ ressuscité ? Notre Emmaüs, ce sont nos familles en ce moment de confinement où le Christ nous rejoint pour nous nourrir de sa parole, en attendant de nous nourrir bientôt de son Corps dans notre église paroissiale.

Notre Emmaüs sera le lien que nous maintiendrons entre nous avec les autres, à travers le téléphone, à travers les gestes de solidarité, de bienveillance avec toutes ces personnes qui souffrent.

Notre Emmaüs, c’est de témoigner la joie de Pâques malgré la situation difficile que nous traversons, en donnant aux autres des signes d’espérance.

Avec les disciples d’Emmaüs, soyons les uns pour les autres des témoins de ce grand mystère d’amour : la mort et la résurrection du Christ, fondement de notre foi chrétienne, même si nous sommes loin les uns et des autres. Communions spirituellement à ce mystère et annonçons-le à tous ceux et celles qui doutent de ce grand mystère, source et sommet de notre foi. Même confinés, nous pouvons le faire et le partager : Christ est vraiment ressuscité ! Il est vivant comme il nous l’a dit ! Gardons cette confiance et cette foi en cette période difficile, car la lumière du Christ ressuscité brille et brillera pour nous. Il est là, présent au milieu de nous.

A M E N

Dimanche 19 avril 2020 – Homélie

2ème dimanche de Pâques – Dimanche de la Divine Miséricorde – Année A

« La paix soit avec vous : Recevez l’Esprit-Saint »
« Avance ton doigt, vois mes mains, et mets-là dans mon côté, cesse d’être incrédule, mais soit croyant : Mon Seigneur et mon Dieu. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Frères et sœurs, après avoir célébré avec ce confinement dans nos familles-Eglises-domestiques, le grand mystère d’amour, la mort et la résurrection du Christ, c’est toujours la même ferveur que nous vivons ce deuxième dimanche de Pâques, dimanche de la Divine Miséricorde proclamée par Saint Jean Paul II au jubilé de l’an 2000. Oui, partageons cette joie loin les uns des autres, mais en communion de cœur et d’esprit comme les Apôtres. Recevons cette paix que Jésus nous donne : « La paix soit avec vous. » Oui, avec les évènements que nous vivons avec cette pandémie, le Christ ressuscité nous donne sa paix dans notre confinement, comme les Apôtres l’avaient reçue, eux qui étaient confinés par peur des juifs à cause des évènements du Vendredi Saint. Cette joie de la Résurrection, continuons de la rayonner et de la partager en esprit dans nos Eglises domestiques, nos familles.

Oui, Jésus avait annoncé sa résurrection : « Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai. » Quel est donc ce temple ? C’est son corps qui se relèvera des morts le troisième jour.

Devant les portes verrouillées, Jésus se présente à ses Apôtres en leur disant : « la paix soit avec vous », « recevez l’Esprit Saint : à qui vous remettrez les péchés, ils seront remis, à qui vous maintiendrez les péchés, ils seront maintenus. » Jésus confie un pouvoir de pardonner les péchés, un pouvoir immense entre les mains des pécheurs, et c’est le soir de sa résurrection qu’il donne ce pouvoir, et ce pouvoir est confié aujourd’hui aux prêtres, ministres ordonnés. En instituant ce dimanche, dimanche de la Divine Miséricorde, le Pape nous invite à contempler ce que la mort et la résurrection ont produit en nous : nous sommes rachetés, pardonnés de nos péchés par la miséricorde de Dieu, qui par son Fils mort et ressuscité, continue d’agir aujourd’hui à travers les ministres ordonnés, les prêtres. Avec ce dimanche de la Divine Miséricorde, il nous est donné d’entendre la profession de foi de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu », car le Ressuscité lui donne l’occasion de voir, de toucher, et l’invite à croire, à passer du stade du doute à la confiance : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Oui, cette foi confiante nous est décrite dans la première lecture avec la première communauté chrétienne qui vivait la foi, non pas en solitaire mais en communion fraternelle, en union avec Dieu. Et pour nous qui sommes rassemblés depuis le confinement dans nos familles, nous vivons cette communion fraternelle à travers la prière, par l’écoute de la parole de Dieu, même-si nous ne communions pas au corps du Christ, lui le Ressuscité est là au milieu de nous comme il était au milieu de ses Apôtres au soir de sa résurrection.

En ce dimanche de la Divine Miséricorde, le Ressuscité nous a pardonnés nos péchés par sa mort et sa résurrection. Soyons des hommes et des femmes d’espérance pour vivre cette période difficile non pas dans le doute, mais dans la foi de la lumière du Ressuscité. Affirmons à la suite de Saint Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu. » Et continuons de faire de nos familles durant cette période de confinement, des Eglises domestiques, par l’écoute de la parole de Dieu et dans le partage fraternel, car nous sommes heureux d’être de ceux qui ont cru au Christ mort et ressuscité sans l’avoir vu, et que la paix que Jésus avait donnée à ses Apôtres au soir de sa résurrection soit avec nous aujourd’hui, durant cette période difficile de la maladie, et nous garde unis malgré les distances.

Bon dimanche de la Divine Miséricorde dans vos familles et Dieu Père, Fils et Esprit Saint vous bénisse et vous réconforte dans son amour en vous gardant dans sa paix.

A M E N

Qahal – Fraternité nouvelle

Qahal – Fraternité nouvelle

Le groupement paroissiale Enghien / St Gratien / St Paul des Raguenets et St Ferdinand d’Argenteuil nous propose depuis le début du confinement une autre manière d’être ensemble.

Il y a 2 rassemblements par jours :

  • 13h : messe du jour + homélie
  • 19h : méditation + témoignage ou geste

“La vie continue et notre fraternité demeure.”

Soyez assurés de nos fidèles prières !

Prêtres du groupement paroissial

Lien du site

Dimanche 12 avril 2020 – Pâques 2020 – Homélie

Dimanche de Pâques 2020 – Année A

« Marie Madeleine dit aux disciples : on a enlevé le seigneur de son tombeau. »

Frères et sœurs, nous étions nombreux à célébrer la veillée pascale d’une manière spéciale, dans nos familles à cause du confinement. Nous avons vécu ce mystère d’amour avec foi, amour et charité loin de notre Église paroissiale, nous nous sommes nourris de la parole de Dieu et communié spirituellement au corps du Christ ressuscité. En ce dimanche de Pâques, ce qui montre la résurrection du Christ c’est le tombeau vide et bien rangé, voilà ce que découvre Marie Madeleine, Pierre et Jean. Chacun en tire les conclusions qu’il peut, Marie Madeleine crie à la profanation de la tombe : « on a enlevé le corps de Jésus » ; Pierre ne comprend pas, seul Jean comprend et croit. Il comprend qu’il fallait que le Christ souffrît tout cela pour entrer dans la gloire, comme dira Jésus aux pèlerins d’Emmaüs.

Aujourd’hui, frères et sœurs, n’est pas pour nous un jour anniversaire, un simple souvenir. Aujourd’hui, ce qui s’est passé dans la passion, la mort et la résurrection de Jésus, il y a de cela 2000 ans, aujourd’hui tout se réalise pour nous. Chacun de nous renouvelle en lui le mystère de Pâques, le mystère du passage de Jésus de ce monde vers le Père. Mais surtout le monde tout entier réalise ce passage. Pour nous comme pour Marie Madeleine, Pierre et Jean, il faudra la parole de Jésus qui nous éclairera sur ce qui se passe. Christ est vraiment ressuscité, il est vivant Alléluia, tel est notre cri de joie malgré cette période difficile de la maladie. Malgré toutes ces souffrances de la maladie, tous ces morts et le chômage qui se profile à l’horizon, aujourd’hui, la résurrection de Jésus nous offre une signification nouvelle : en passant la souffrance et la mort, notre monde peut comme Jésus renaître, pour accéder à la vie nouvelle. Le discours de Pierre à Césarée témoigne à la fois de la résurrection et du chemin que nous avons à suivre pour que la mort qui a sévi durant cette pandémie dans le monde entier, nous puissions faire jaillir la vie. Ce chemin est double : la foi et le pardon : « tout homme qui croit en lui reçoit par lui le pardon de ses péchés. »

Oui, frères et sœurs, nous vivons dans un monde déchiré par cette maladie, nous sommes nous-mêmes déchirés par nos souffrances et celles de nos frères. Jésus est là qui se tient silencieux au milieu de nous. Jésus qui n’arrête pas de pardonner. Il a pardonné à ses bourreaux sur la croix, mais il a pardonné ses disciples, leur fuite au moment de la passion, il a pardonné à Pierre ses reniements, il a pardonné aux apôtres leur manque de foi, leur difficulté à croire à sa résurrection : « que votre cœur est lent à croire ce qu’on dit les prophètes » : « ne fallait-il pas que le Christ souffrît sa passion tout cela pour entrer dans sa gloire ? »  

Si nous avons foi en lui, il nous pardonne à nous aussi, mais surtout il nous donne la force de pardonner comme il l’a fait. Les souffrances ne peuvent devenir chemin de vie, que si notre foi en Jésus nous amène à ce pardon. A Pâques, en Jésus, Dieu s’est réconcilié avec le monde et, il a envoyé l’Esprit Saint pour le pardon des péchés.

En cette fête de Pâques, Jésus est l’Agneau immolé qui ôte le péché du monde, par lui nous vient le pardon du Père, un pardon à partager. Si la force de notre foi nous permet de pardonner, nous pourrons reconstruire un monde nouveau. Par sa mort et sa résurrection, Jésus est venu nous mettre en paix avec Dieu et entre nous. Si nous avons foi en lui, nous serons les artisans d’un monde pacifié, d’un monde sauvé. Frères et sœurs, en ce jour de Pâques, faisons triompher les germes de vie que le Christ nous apporte par sa mort et sa résurrection pour que nous voyions des passionnés de la vie, les témoins de la lumière du Christ en tout lieu et en tout temps dans nos différents milieux de vie.

Oui, il est vraiment ressuscité, que cette joie de la résurrection rayonne en nous malgré notre situation que nous vivons, que cette lumière du Christ ressuscité brille sur nos visages, afin que transfigurer les visages de ceux et celles qui doutent du mystère pascal, de ceux et celles qui sont au prise des difficultés, surtout en cette période de pandémie, ceux et celles qui ont perdu des êtres chers à cause de cette maladie ou d’autres maladies, que le Christ ressuscité transforme leur souffrance en joie et leur doute en espérance pour communier avec lui qui est vivant pour les siècles des siècles. Alléluia, Alléluia, Christ est vraiment ressuscité qu’il demeure en vous et fasse briller dans toutes vos familles sa lumière, sa paix et son amour. Bonne fête de Pâques et qu’il nous garde dans la communion spirituelle en ce temps de confinement.

A M E N

Vendredi 10 avril 2020 – Vendredi Saint – Homélie

Vendredi Saint – Année A

Père, entre tes mains, je remets mon esprit.

« C’est à cause de nos fautes qu’il a été transpercé, c’est par nos péchés qu’il a été broyé. »

Frères et sœurs, nous venons d’entendre le récit de la passion et de la mort de notre Seigneur Jésus Christ. Dans ce récit de la passion, il y a des paroles prononcées par Pierre, des paroles de reniement : « Je ne connais pas cet homme. », des paroles de Pilate : « Je ne trouve en lui aucun motif de condamnation », des paroles de Jésus : « J’ai soif. » ; « Ma royauté ne vient pas de ce monde », mais Jésus garde le silence qui résume toute sa vie, celle de donner sa vie pour tous les hommes. Jésus ne dit rien, faire la volonté de son père. Crucifié, Jésus trouvera la force de dire quelques mots à Marie et à Jean : « Femme voici ton fils » , « Fils voici ta mère. » Oui frères et sœurs, c’est cette souffrance du Christ que nous devons contempler en ce Vendredi Saint, elle est la souffrance à l’état pur, elle est la souffrance des hommes et des femmes aujourd’hui, surtout ces hommes et femmes qui souffrent en cette période difficile de la pandémie du coronavirus. Nous portons cette souffrance avec le Christ crucifié et mort pour nous par amour, pour tous les hommes de ce monde. Jésus souffrant et mort est parmi ces hommes et femmes qui souffrent dans notre monde, et en ce Vendredi Saint, pensons à toute cette souffrance humaine, à ce Jésus qui souffre en eux. Jésus gardant le silence devant Pilate ne fit aucune réponse, alors frères et sœurs, c’est ce silence que nous devons garder en ce Vendredi Saint. Jésus silence, silence d’un homme auquel son bourreau a retiré la force de s’expliquer, silence d’un Dieu qui voit devant lui le ciel ouvert comme disait Saint Étienne durant son martyre. Si bien que la question de Pilate aurait pu être non pas : « d’où es-tu ? », mais : « Où vas-tu ? » Oui, dans la douleur ou la révolte, nulle réponse ne peut être donnée dans l’instant, rien d’autre que le silence. Frères et sœurs, en ce Vendredi Saint, en cette période de confinement, écoutons ce Jésus silencieux, écoutons cette invitation à rentrer en nous même, dans ce Jésus silencieux et meurtri, mais voyons tout le peuple de la souffrance, surtout en cette période où beaucoup de nos frères et sœurs sont morts à cause de cette maladie qui n’épargne aucun pays. Oui, le Vendredi Saint de cette année avec ces morts et ces malades, nous unit à la souffrance du Christ et nous invite à l’espérance, à ne pas abdiquer, à fixer notre regard sur le Crucifié qui a vaincu la mort sur la croix en ressuscitant dans la gloire. Prenons le temps du silence devant celui de Jésus en ce Vendredi Saint.

Prenons le temps du silence, devant le silence du Père qui fait comme s’il n’entendait pas le cri de son Fils abandonné. Prenons le temps du silence, car c’est justement dans ce silence du tombeau que Dieu va préparer la résurrection et la glorification de son Fils. Vivons ce temps de silence du tombeau en confiant à Jésus ceux et celles qui nous ont quitté à cause de cette pandémie. Demeurons des hommes et des femmes de foi et d’espérance.

A M E N