Dimanche de Pâques 2020 – Année A

« Marie Madeleine dit aux disciples : on a enlevé le seigneur de son tombeau. »

Frères et sœurs, nous étions nombreux à célébrer la veillée pascale d’une manière spéciale, dans nos familles à cause du confinement. Nous avons vécu ce mystère d’amour avec foi, amour et charité loin de notre Église paroissiale, nous nous sommes nourris de la parole de Dieu et communié spirituellement au corps du Christ ressuscité. En ce dimanche de Pâques, ce qui montre la résurrection du Christ c’est le tombeau vide et bien rangé, voilà ce que découvre Marie Madeleine, Pierre et Jean. Chacun en tire les conclusions qu’il peut, Marie Madeleine crie à la profanation de la tombe : « on a enlevé le corps de Jésus » ; Pierre ne comprend pas, seul Jean comprend et croit. Il comprend qu’il fallait que le Christ souffrît tout cela pour entrer dans la gloire, comme dira Jésus aux pèlerins d’Emmaüs.

Aujourd’hui, frères et sœurs, n’est pas pour nous un jour anniversaire, un simple souvenir. Aujourd’hui, ce qui s’est passé dans la passion, la mort et la résurrection de Jésus, il y a de cela 2000 ans, aujourd’hui tout se réalise pour nous. Chacun de nous renouvelle en lui le mystère de Pâques, le mystère du passage de Jésus de ce monde vers le Père. Mais surtout le monde tout entier réalise ce passage. Pour nous comme pour Marie Madeleine, Pierre et Jean, il faudra la parole de Jésus qui nous éclairera sur ce qui se passe. Christ est vraiment ressuscité, il est vivant Alléluia, tel est notre cri de joie malgré cette période difficile de la maladie. Malgré toutes ces souffrances de la maladie, tous ces morts et le chômage qui se profile à l’horizon, aujourd’hui, la résurrection de Jésus nous offre une signification nouvelle : en passant la souffrance et la mort, notre monde peut comme Jésus renaître, pour accéder à la vie nouvelle. Le discours de Pierre à Césarée témoigne à la fois de la résurrection et du chemin que nous avons à suivre pour que la mort qui a sévi durant cette pandémie dans le monde entier, nous puissions faire jaillir la vie. Ce chemin est double : la foi et le pardon : « tout homme qui croit en lui reçoit par lui le pardon de ses péchés. »

Oui, frères et sœurs, nous vivons dans un monde déchiré par cette maladie, nous sommes nous-mêmes déchirés par nos souffrances et celles de nos frères. Jésus est là qui se tient silencieux au milieu de nous. Jésus qui n’arrête pas de pardonner. Il a pardonné à ses bourreaux sur la croix, mais il a pardonné ses disciples, leur fuite au moment de la passion, il a pardonné à Pierre ses reniements, il a pardonné aux apôtres leur manque de foi, leur difficulté à croire à sa résurrection : « que votre cœur est lent à croire ce qu’on dit les prophètes » : « ne fallait-il pas que le Christ souffrît sa passion tout cela pour entrer dans sa gloire ? »  

Si nous avons foi en lui, il nous pardonne à nous aussi, mais surtout il nous donne la force de pardonner comme il l’a fait. Les souffrances ne peuvent devenir chemin de vie, que si notre foi en Jésus nous amène à ce pardon. A Pâques, en Jésus, Dieu s’est réconcilié avec le monde et, il a envoyé l’Esprit Saint pour le pardon des péchés.

En cette fête de Pâques, Jésus est l’Agneau immolé qui ôte le péché du monde, par lui nous vient le pardon du Père, un pardon à partager. Si la force de notre foi nous permet de pardonner, nous pourrons reconstruire un monde nouveau. Par sa mort et sa résurrection, Jésus est venu nous mettre en paix avec Dieu et entre nous. Si nous avons foi en lui, nous serons les artisans d’un monde pacifié, d’un monde sauvé. Frères et sœurs, en ce jour de Pâques, faisons triompher les germes de vie que le Christ nous apporte par sa mort et sa résurrection pour que nous voyions des passionnés de la vie, les témoins de la lumière du Christ en tout lieu et en tout temps dans nos différents milieux de vie.

Oui, il est vraiment ressuscité, que cette joie de la résurrection rayonne en nous malgré notre situation que nous vivons, que cette lumière du Christ ressuscité brille sur nos visages, afin que transfigurer les visages de ceux et celles qui doutent du mystère pascal, de ceux et celles qui sont au prise des difficultés, surtout en cette période de pandémie, ceux et celles qui ont perdu des êtres chers à cause de cette maladie ou d’autres maladies, que le Christ ressuscité transforme leur souffrance en joie et leur doute en espérance pour communier avec lui qui est vivant pour les siècles des siècles. Alléluia, Alléluia, Christ est vraiment ressuscité qu’il demeure en vous et fasse briller dans toutes vos familles sa lumière, sa paix et son amour. Bonne fête de Pâques et qu’il nous garde dans la communion spirituelle en ce temps de confinement.

A M E N

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