Dimanche 26 avril 2020 – Homélie

Dimanche 26 avril 2020 – Homélie

3ème dimanche de Pâques – Année A

« Tandis qu’ils parlaient et discutaient entre eux, Jésus lui-même s’approcha et il marchait avec eux, mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. »

Frères et sœurs, dimanche dernier, c’était Saint Thomas qui voulait voir, toucher Jésus pour croire, et après l’avoir fait, il passera de l’incroyance à la foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » s’exclame-t-il. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu », lui répond Jésus. Foi et confiance totale en Jésus dont fait preuve Saint Thomas, et cela doit nous donner un exemple pour vivre ce temps de confinement.

Aujourd’hui, c’est au tour de deux disciples d’Emmaüs, qui, devant tout ce qui s’est passé le Vendredi Saint, ont perdu tout espoir et quittent la ville de Jérusalem découragés et même révoltés contre les prêtres qui ont crucifié celui qui ils avaient toute leur confiance. Pourtant une rumeur fait état d’évènements troublants : le corps de Jésus a disparu, des femmes ont eu une apparition, mais cela ne les empêche pas de quitter Jérusalem, cette ville qui a anéanti leur espoir. Et voilà que sur leur route vers Emmaüs, ils font la rencontre d’un inconnu qui vient partager leurs préoccupations du moment. Cet inconnu ne se fait pas connaître, ne se présente pas, il se contente seulement de les écouter. Ils se livrent à lui en lui faisant part de leur détresse. Cet inconnu prend le temps de leur parler, de leur expliquer tout ce qui concernait ce Jésus de Nazareth crucifié par les grands prêtres. Cet inconnu termine le partage de la parole par un autre signe, celui du partage du repas, et là, leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent, et à l’instant, le Ressuscité disparaît.

Oui, frères et sœurs, nous vivons en ce moment de confinement, ce temps de l’écoute de la parole, dans nos églises domestiques, nos familles. Le Christ ressuscité est présent au milieu de nous, il nous nourrit de sa parole que nous partageons en famille, il nous nourrira bientôt de son corps dans notre église paroissiale. Gardons cette joie comme les deux disciples d’Emmaüs !

Les deux disciples passent du doute à la foi, du découragement à l’espérance, de la fuite à la mission. Ils bravent la nuit pour retourner à Jérusalem en vue de partager de ce qu’ils ont entendu et vu. Le Ressuscité est vivant, il leur a parlé, il leur a expliqué les Écritures, il leur a partagé le pain comme il l’avait fait le Jeudi Saint. Les autres leur racontent qu’il leur est apparu aussi. Il est vivant !

Et nous frères et sœurs, quel sera notre Emmaüs pour rencontrer le Christ ressuscité ? Notre Emmaüs, ce sont nos familles en ce moment de confinement où le Christ nous rejoint pour nous nourrir de sa parole, en attendant de nous nourrir bientôt de son Corps dans notre église paroissiale.

Notre Emmaüs sera le lien que nous maintiendrons entre nous avec les autres, à travers le téléphone, à travers les gestes de solidarité, de bienveillance avec toutes ces personnes qui souffrent.

Notre Emmaüs, c’est de témoigner la joie de Pâques malgré la situation difficile que nous traversons, en donnant aux autres des signes d’espérance.

Avec les disciples d’Emmaüs, soyons les uns pour les autres des témoins de ce grand mystère d’amour : la mort et la résurrection du Christ, fondement de notre foi chrétienne, même si nous sommes loin les uns et des autres. Communions spirituellement à ce mystère et annonçons-le à tous ceux et celles qui doutent de ce grand mystère, source et sommet de notre foi. Même confinés, nous pouvons le faire et le partager : Christ est vraiment ressuscité ! Il est vivant comme il nous l’a dit ! Gardons cette confiance et cette foi en cette période difficile, car la lumière du Christ ressuscité brille et brillera pour nous. Il est là, présent au milieu de nous.

A M E N