Dimanche 27 septembre – Homélie

XXVIème dimanche du temps ordinaire – Année A

« Lequel des deux a fait la volonté du père ? »

Aujourd’hui, nous contemplons le Père propriétaire de la vigne, demander à chacun de ses deux fils :

Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne (Mt 21,29).

Mt 21, 29

L’un dit « oui » et n’y va pas. L’autre dit « non » mais il y va. Ni l’un ni l’autre ne respecte sa parole.

C’est certain, que celui qui dit oui et reste à la maison ne prétend pas tromper son père. Ce doit être par paresse, mais non seulement « paresse de faire quelque chose » mais paresse d’y réfléchir également. Sa devise: « Moi je m’en fous de ce que j’ai dit hier ».

Celui qui dit « non », se sent concerné par ce qu’il a dit hier. Il se repent de son arrogance envers son père. De sa douleur il prend le courage de rectifier ce qu’il a fait. Il rectifie ses fausses paroles avec un geste vrai. « Errarre, Humanum est » ? C’est vrai mais ce qui est encore humain – et plus conforme à notre vérité intérieure – c’est de rectifier. Même si cela nous coûte, car cela signifie s’humilier, écraser la vanité et l’orgueil. Cela nous est déjà peut-être arrivé de corriger une action précipitée, un jugement téméraire, une évaluation injuste… et après avec un soupir de soulagement se dire: Merci Seigneur!

Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu.

Mt 21, 31

Saint Jean Chrysostome souligne la psychologie parfaite du Seigneur devant ses « grands-prêtres »: « Il ne leur dit pas directement: ‘pourquoi n’avez vous pas cru en Jean?’, mais, ce qui est encore plus pointu, il les confronte aux publicains et prostituées. Ainsi il leur reproche, avec la force frappante des faits, leur malice dans leur comportement marqué par l’entêtement humain et vantardise ».

En se mettant dans la scène, nous regretterons peut-être l’absence d’un troisième fils, d’un ton moyen, dans lequel il nous serait facile de nous reconnaître et nous demanderions pardon avec honte. Celui-là nous nous l’inventons – avec la permission du Seigneur – et nous l’entendons répondre au Père: ‘Il se peut que oui, mais il se peut que non’. Et certains disent avoir entendu à la fin: ‘…c’est le plus probable mais qui sait’.

A M E N

Père Maguimey