Dimanche 30 août 2020 – Homélie

XXIIème dimanche du temps 2020 – Année A

« Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive »

Aujourd’hui, nous contemplons Pierre – figure emblématique, un grand témoin et maître de la foi – comme un homme en chair et en os, avec ses défauts et faiblesses comme chacun de nous. Il faut remercier les évangélistes de nous avoir présenté les personnalités des premiers disciples de Jésus avec beaucoup de réalisme. Pierre qui fait la profession de foi par excellence comme nous l’avons vu dans l’Évangile XXI et qui mérite un grand éloge de la part du Seigneur ainsi que la promesse d’autorité suprême au sein de l’Église (cf. Mt 16, 16-19) reçoit cette fois-ci une sévère réprimande de la part de Jésus, car en effet, sur le parcours de la foi, il a encore beaucoup à apprendre :

Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route ; tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes

Mt 16, 23

Entendre la réprimande que Jésus fait à Pierre nous donne une bonne motivation pour faire un examen de conscience sur notre façon d’être chrétiens. Sommes-nous vraiment fidèles aux enseignements de Jésus ? Au point de penser réellement comme Dieu, ou est-ce que nous façonnons nos pensées et critères en fonction de ceux du monde ? Tout au long de l’histoire, les fils de l’Église sont tombés dans la tentation de penser à la manière du monde, de s’appuyer sur les richesses matérielles, de chercher avec ardeur le pouvoir politique et le prestige social, et parfois les intérêts mondains les motivent plus que l’esprit de l’Évangile. Face à cela, la question revient :

Quel avantage en effet un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il le paye de sa vie ?

Mt 16, 26

Après avoir mis les choses au point, Jésus nous apprend ce que penser comme Dieu veut dire : aimer, avec tout ce que cela comporte comme renoncement de soi pour le bien du prochain. C’est pour cela que le chemin pour suivre le Christ passe par la croix. C’est un chemin de tendresse car « avec la présence d’un ami et capitaine aussi bon que Jésus, qui s’est mis à l’avant-garde de la souffrance nous pouvons tout endurer : Il nous aide et nous encourage, Il ne nous fait jamais défaut, Il est un vrai ami » (Ste Thérèse d’Avila). Et, quand la croix est symbole d’amour sincère elle devient lumineuse et symbole de salut.

A M E N

Père Maguimey